Cours drame bourgeois

Envoyé par Karine.
Le drame bourgeois

Appellation de la critique. L’apparition de ce genre dénote une formidable évolution des mentalités.

1. Le contexte

Divorce entre civil et politique : les institutions de l’ancien régime continuent à fonctionner sur leur lancée et la société est en évolution accélérée en raison de la diffusion du savoir et de l’Encyclopédie notamment. Prise deconscience très forte du citoyen pour les affaires présentes de la cité. La tragédie classique n’a donc plus d’intérêt parce qu’elle présente des problèmes trop généraux, de plus elle ignore totalement la capacité de réflexion du citoyen.

La naissance du drame bourgeois répond à une double demande : demande de sujets contemporains et changement de personnel. On ne veut plus de rois mais despersonnages ordinaires. Plongeon dans les contingences matérielles, plus de majesté inhérente au statut du personnage.
C’est le vie contemporaine qui doit apparaître sur scène.

2. Une tragédie domestique et bourgeoise

Pour Diderot, « la drame est une tragédie domestique et bourgeoise ». On quitte le domaine politique pour entrer dans les secrets de famille. A partir de ce moment là, représentation dela vie sur scène.
Dans la tragédie classique le schéma était royaliste, tandis que dans le drame le schéma est républicain.

« Il faut représenter les malheurs qui nous environnent », c’est-à-dire faillites, ruines, crainte de l’ignominie, crainte du déshonneur… On passe du tragique au pathétique afin d’arracher des larmes aux spectateurs. Le drame bourgeois se veut principalement édifiant, ilne s’interdira donc pas de mélanger le tragique et le comique. Introduction de la notion de sérieux et bouleversement définitif des catégories du théâtre. La vie réelle ne se situe ni dans le comique, ni dans le tragique, mais dans une situation intermédiaire : le sérieux, qui seul est propice à l’évolution morale du spectateur. Pourtant, il n’y a pas d’accord entre Beaumarchais et Diderot.
PourDiderot : « Il serait dangereux d’emprunter dans une même composition des nuances du genre comique et du genre tragique. » Equilibre qui ne peut naître que de l’absence d’excès dans un genre ou dans l’autre.
Pour Beaumarchais, « interchangeabilité des genres » (préface du Mariage de Figaro), « voilà le fond dont on aurait pu faire avec un égal succès une tragédie, une comédie, un drame, un opéra. »Réponse à une réflexion sur l’essence même du genre théâtral. C’est le drame bourgeois qui a tué la tragédie et la comédie. De nouveaux principes sont théorisés et première remise en cause de la tragédie classique.

A partir du moment où l’on exclut de la scène les hommes de pouvoir, on va mettre sur scène « non point des caractères mais des conditions sociales » : représenter les embarras d’ungroupe, peinture de la condition sociale mais au service de la vertu. Vertu: sorte d’équilibre entre les différents devoirs, goût de l’ordre dans les choses morales.

Puisque ce sont des personnages ordinaires qui sont mis en scène, ce sont les contraintes sociales qui vont être leurs malheurs.

3. Dramaturgie

• Rapport aux règles : il admet au nom de la réalité qu’une action puisse durerplus de vingt-quatre heures et qu’on puisse changer de lieu. On garde l’unité d’action (mais sans le dire) pour présenter une histoire complète. Les bienséances externes sont beaucoup plus souples (on parle ouvertement de désir sur scène). La scène n’est plus considérée comme un espace clos puisque dans Le Mariage de Figaro par exemple, Chérubin saute par la fenêtre : hors scène où se passe defaçon concrète et directe des choses qui ont rapport à ce qui est représenté sur scène. On prend en compte ce qu’il y a derrière la scène.

• Le théâtre n’est plus uniquement fondé sur la parole, il y a la pantomime. Trop de paroles fait moins jouer les acteurs. Diderot aimait beaucoup aller au théâtre pour voir les acteurs. « La voix, le ton, le geste, l’action, voilà ce qui appartient à…