Différence entre l’ailleurs et l’ici dans l’odyssée
L’Odyssée composé par Homère est une œuvre de XXIV chants, écrit en vers dans le courant du VIII siècle. Ulysse en est le personnage principal, il voyage pendant des années, souvent dans des terres étranges. Jusqu’au jour où il arrive en Phéacie, une ville en parfaite harmonie, entre un monde civilisé et une terre surnaturel.
On peut alors se demander si la Phéacie est une terre ambigüe ethybride ?
Ainsi il serait intéressant d’étudier les points communs des caractéristiques économique et géographique que cette ville a avec la terre d’Ici et ensuite ces mêmes caractéristiques avec la terre d’Ailleurs.
Cette terre nommée Phéacie est l’une des nombreuses villes qu’Ulysse va explorer. Les précédentes terres sont partagées en deux parties distinctes : les terres d’Ici et celles del’Ailleurs. Les terres d’ici ayant les caractéristiques communes à une ville peuplée et civilisée.
Tout d’abord, l’agriculture s’appliquant à la Phéacie relève du réel. Nausithoos « distribua la terre » v9 à son peuple, pour cultiver et pouvoir assurer la survie de sa ville. C’est une ville qui a beaucoup de ressources, comme des « prairies »v292, « champs »v106, des « sources ». Ces ressources ontfavorisées l’apparition d’une faune « biches sauvages », des « vaches , moutons » et « mules » v132, mais aussi d’une flore très enrichis « des poires » « des pommes » « des grenadins » « des figuiers » « des oliviers » et des « vignes fleurissantes » v293.
Ce peuple est donc omnivore, comme les terres d’Ici, et très diversifié. Aussi les habitants ont su transformés ces produits, comme l’olivier«une fiole d’or pleine d’huile » v79, ou bien même les vignes pour en faire un « vin doux comme du miel ».
Il y a donc un savoir faire affirmé pour la transformation des matières premières, au contraire de l’Ailleurs où il n’y a pas d’artisanat.
De plus cette civilisation a réussit à aménager sa ville. En ayant l’ingénuité de la placer « très loin des mange-pain », Nausithoos « fortifia laville / et bâtit des temples aux Dieux ». Ainsi, comme la terre d’Ici, la Phéacie a une civilisation et une ville ordinaire. On y retrouve des routes : « voiture » « chariot » et d’autres caractéristiques comme « la place des héros », « les grands et hauts remparts », des « lavoirs ». Mais surtout deux « ports » car la passion des Phéaciens est surtout maritime, « les rames, les mâts, les naviresharmonieux ». Tout ces aménagements permettent une collectivité et une sociabilité de la ville.
Ce qui renvoie une fois de plus à la terre d’Ici, l’organisation sociale et politique de cette ville.
On retrouve toutes les catégories sociales mélangées, c’est pourquoi Nausicaa vit parfaitement bien avec ses deux « servantes », elles s’amusent, mangent et se baignent ensemble. Les agriculteurs, lesartisans ne distinguent pas plusieurs classes sociales,
Athéna dit « les Phéaciens qui sont comme toi de sang nobles ». Ce peuple est dirigé par le roi « Alcinoos le généreux / qui sur les Phéaciens possède toute autorité ».
C’est donc en harmonie que vit ce peuple, sans soucis, comme le dit Nausicaa au chant V « il n’y a, il n’y aura jamais un vivant, un mortel qui vienne apporter la mort aupays des Phéaciens, tant ils sont chers aux Dieux. » De nombreuses similitudes avec le monde d’Ici sont donc remarquables, même si de là s’en suit une face cachée.
Au contraire les terres de l’Ailleurs sont habitées par des créatures ayant un mode de vie étrange voire surnaturel.
On a vu précédemment que l’agriculture et les ressources ne manquaient pas en Phéacie, alors il y a de quois’interroger sur ce qui ressemble à une facilité agricole, à une générosité de la nature. Durant l’énumération des ressources alimentaires de la ville, Homère insiste et utilise des termes mélioratifs « des pommiers aux fruits brillants / des figuiers doux, /des oliviers en pleine forme » v115-116. De plus « ni l’été , ni l’hivers les fruits ne font défauts / toutes l’année les arbres donnent »…