Dissertation sur un ecxtrait du poéme de aimé césaire
Je retrouverais le secret des grandes communications et des grandes combustions. Je dirais orage. Je dirais fleuve. Je dirais tornade. Je dirais feuille. Je dirais arbre. Je serais mouillé de toutesles pluies, humecté de toutes les rosées. Je roulerais comme du sang frénétique sur le courant lent de l’oeil des mots en chevaux fous en enfants frais en caillots en couvre-feu en vestiges de templeen pierres précieuses assez loin pour décourageur les mineurs. Qui ne me comprendrait pas ne comprendrait pas davantage le rugissement du tigre. Et vous fantômes montez bleus de chimie d’une forêt debêtes traquées de machines tordues d’un jujubier de chairs pourris d’un panier d’huîtres d’yeux d’un lacis de lanières découpées dans le beau sisal d’une peau d’homme j’aurais des mots assez vastespour vous contenir et toi terre tendue terre saoule terre grand sexe levé vers le soleil terre grand délire de la mentule de Dieu terre sauvage montée des resserres de la mer avec dans la bouche unetouffe de cécropies terre dont je ne puis comparer la face houleuse qu’à la forêt vierge et folle que je souhaiterais pouvoir en guise de visage montrer aux yeux indéchiffreurs des hommes il me suffiraitd’une gorgée de ton lait jiculi pour qu’un toi je découvre toujours à même distance de mirage mille fois plus natale et dorée d’un soleil que n’entame nul prisme la terre où tout est libre etfraternel, ma terre Partir. Mon coeur bruissait de générosités emphatiques. Partir… j’arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays dont le limon entre dans la composition de ma chair: «J’ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertées de vos plaies ». Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : « Embrassez-moi sans crainte… Et si je ne sais que parler, c’est pourvous que je parlerais ». Et je lui dirai encore : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. » Et venant…