Dissertations
MERLEAU PONTY: LE VISIBLE ET L’INVISIBLE
Le monde ne se découvre à l’homme que dans la mesure où il peut le désigner par des mots.
rapport du moi au monde
le monde en soi et le monde solipsiste de mes représentations fantômes sont négation de la réalité du corps et de celle d’autrui, de l’intersubjectivité.
Ce qu’il faut étudier, c’est notre rapport au monde pré-réflexif car c’est là que setrouve la vérité de la perception, qui n’est pas vérité de l’en soi et du représenté, mais du penser et du voir.
« …je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n’a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de mensonges me représente ; je pense n’avoir aucun sens ; je crois que le corps, la figure, l’étendue, le mouvement et le lieu ne sont quedes fictions de mon esprit. Qu’est-ce donc qui pourra être estimé véritable ? Peut-être rien autre chose, sinon qu’il n’y a rien de certain dans le monde.
• « Ce qui nous intéresse ce ne sont pas les raisons qu’on peut avoir de tenir pour « incertaine » l’existence du monde – comme si l’on savait déjà ce que c’est qu’exister et comme si toute la question était d’appliquer à propos ce concept. Cequi nous importe, c’est précisément de savoir le sens d’être du monde. »
A la dualité du sujet et de l’objet, Merleau-Ponty substitue celle du visible et de l’invisible.
Merleau-Ponty résume souvent la perception en vision. La vision est intéressante car elle est mise à distance et ubiquité ; et de fait, elle ne tient pas dans l’oeil.
Mes yeux regardent (un tableau), mes mains touchent(d’autres mains), mon corps perçoit : mon corps est une ouverture sur le monde. Mais une ouverture « fermée », formée, repliée sur elle-même qui porte une âme et un nom. La perception sera donc tour à tour et par le même biais – mon corps – ou bien voyage ou bien cloisonnement. C’est le paradoxe de la perception. Mon corps est proximité du monde, il est vision, mais il est aussi relativisation, il estparole. Ainsi, quand je vois quelque chose, persuadé de toucher au coeur de l’objet, j’oublie que ce visuel est en fait enveloppé d’un « halo » d’invisible, celui de ma pensée et de mon désir, et que, sans doute, ils sont inextricablement liés et entretiennent entre eux des rapports de condition.
• « Tout se passe comme si mon pouvoir d’accéder au monde et celui de me retrancher dans les fantasmesn’allaient pas l’un sans l’autre. Davantage : comme si l’accès au monde n’était que l’autre face d’un retrait… ». Le Négatif
Comment accéder aux chose mêmes ? Comment se débarasser des mes attributs, de mon psychisme, de mes habitudes, pour réaliser l’époché ? La solution de Sartre est la suivante : je ne suis rien. Originairement, avant que je me jette dans un monde, dans une situation, je nesuis rien. C’est en cela que l’existence précède l’essence, je ne suis rien, je suis un pur néant.
Pour mieux comprendre cela, rappelons les étapes de la conscience pour Sartre, s’appuyant sur Hegel. C’est un peu compliqué mais fondamental :
• Temps 1 – Au début, la conscience n’est pas, l’homme reste coincé dans la nuit de l’en soi, pur objet, pur animal. Comme un enfant qui n’a pas deconscience, qui ne fait que satisfaire ses besoins. L’homme est dans l’En Soi.
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• Temps 2 – Puis, surgit l’autre. Pour exister, il doit se différencier de moi, et moi de lui. En d’autres termes, c’est parce que je ne suis pas l’autre que je suis moi. Ainsi, je dois nier l’autre, et lui aussi me nie. D’ailleurs, le regard d’autrui se pose comme un jugement de mon existence. De cette lutte parnégation advient la conscience. Je suis car je ne suis pas l’autre. Le Pour Soi advient.
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• Temps 3 – Mais en tant qu’oeuvre du négatif, le Pour Soi n’est rien. Sa différence avec l’En Soi, qui lui est, c’est qu’il n’est pas. Le Pour Soi est une décompression de l’En Soi. Bref, je ne suis pas ce que je suis, je ne suis rien, je suis un néant.
C’est ainsi que l’on peut comprendre que je…