Disserte

Possibilités: ce qui peut-être pensé, ce que l’on peut faire, les chemins autres que celui du préjugé qu’il est possible de suivre avant de décider ( mouvement d’une dissertation)
Le problème invite :
à l’humilité (je sais que je ne sais pas
à un raisonnement vigilant qui s’appuie sur une enquête. à penser par soi-même
( Intro)
Nous voici au terme de notre brève et fort incomplète revue desproblèmes de la philosophie : il sera profitable , en conclusion, , de considérer la valeur de la philosophie et les motifs qu’on peut avoir de l’étudier . Il est d’autant plus nécessaire de traiter cette question que bien des hommes , sous l’influence de la science ou de la vie pratique , inclinent à penser que la philosophie n’est rien d’autre qu’un jeu innocent, mais frivole, l’art de couperles cheveux en quatre, bref un ensemble de controverses sur des sujets où la connaissance est impossible .

( 1ere partie)
Cette vision de la philosophie résulte pour une part d’une fausse conception des buts de l’existence, et pour une part d’une appréciation erronée des biens faits que la philosophie est susceptible d’apporter . Par l’intermédiaires des inventions techniques, la physique estutile a une foule de gens qui en ignorent tout ., si bien que ce n’est pas seulement , ou surtout , pour l’effet qu’elle a sur le spécialiste, qu’il faut en recommander l’étude, mais bien en raison de son action sur le genre humain . Or ce genre d’utilité n’appartient pas a la philosophie . Si son étude a quelque valeur pour d’autres que le spécialiste, ce doit être indirectement, a travers leseffet qu’elle peut avoir sur la vie de celui qui s’y consacre. C’est dans cette influence qu’il faut d’abord chercher la valeur de la philosophie .
De plus, sous peine d’échouer dans notre tentative, il faut nous libérer des préjugés de ce qu’on nomme à tort  » l’esprit pratique » . L »esprit pratique  » au sens habituel de cette expression, ne connaît que les besoins matériels de l humanité .il sait quel’homme doit entretenir son corps, il a oublié que son esprit réclame aussi de la nourriture . Même si tous les hommes avaient assez pour vivre, même si la misère et la maladie avaient été supprimées autant qu’il est possible, il resterait encore beaucoup à faire pour construire une société digne de ce noms, et même dans le monde tel qu’il est, les biens de l’esprit sont au moins aussi importantsque les biens du corps . La valeur de la philosophie est exclusivement de l’ordre de ces biens de l’esprit, seul celui qui n’est pas indifférent à cette ordre peut se persuader que la philosophie n’est pas une perte de temps .Comme toute autre discipline, la philosophie vise d’abord a connaître . La connaissance qui est sa visée propre est celle qui procure l’unité systématique au corps dessciences, et qui résulte d’un examen critique des fondements de nos convictions , préjugés, et croyances .. Mais il faut bien reconnaître que dans son effort pour apporter des réponses précises a ces questions, la philosophie n’a pas rencontré un succès considérable . Un mathématicien, un minéralogiste ou un historien, comme n’importe quel homme de sciences, a qui l’on demande quelles véritésdéterminées sont reconnues dans la discipline, pourra répondre aussi longuement que vous êtes disposé à l’écouter. Mais posez la même question au philosophe : s’il est de bonne foi, il devra avouer que sa discipline n’est pas parvenue aux résultats positifs qu’on trouve dans les autres sciences . Il est vrai que cet état de choses s’explique en partie ainsi dés qu’une connaissance bien définie d’un domainedevient possible, ce domaine cesse d’appartenir à la philosophie et devient l’objet d’une science distincte .
L’étude des cieux, qui appartient maintenant a l’astronomie, faisait autrefois partie de la philosophie , le grand ouvrage de Newton avait pour titre  » Principes mathématiques de la philosophie naturelle »De même l’étude de l’esprit humain était une partie de la philosophie, elle s’en…