Doc bts nrc
Plan:
I. Clivage ou brouillage générationnel ?
1/ La fracture numérique:
D’accord avec le constat fait dans les doc. 2 et 4.
– Nous avons de plus en plus le sentiment que les « nouvelles générations » sont différentes des précédentes. Si cette impression n’est pas nouvelle, il semble bien qu’elle se soit précisée depuis une dizaine d’années, avec l’émergence de cette fameuse «Génération Numérique », ou « Digital Native », qui déconcerte tellement leurs aînés. La nouvelle génération ne s’intéresse plus à la culture classique, et s’investissent dans la « culture des pairs », partagée via internet.
-Le groupe des pairs a pris le pas sur l’influence familiale. La réforme Haby, qui a institué le collège unique, peut expliquer en partie ce phénomène: jamais dans l’histoire lesjeunes ne sont restés aussi longtemps ensemble. Ils partagent des références communes, ce qui limite le rôle des adultes dans leur construction.
– Un débat fait désormais l’actualité: Internet rend-il bête? Nous n’avons bien sûr pas la prétention de trancher un tel débat. Remarquons simplement qu’il manifeste le désarroi des « Digital Immigrants » devant leurs enfants. Il y aurait une « fracturenumérique » entre les générations:
– Un exemple: la « crise de l’école »: les élèves se révèlent de plus en plus hermétiques à la culture classique et, plus largement, aux méthodes traditionnelles d’enseignement. Les professeurs font désormais usage des TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Education) pour mieux transmettre leurs connaissances. Les manuels ont éténumérisés, des cours sont disponibles sous toutes formes de format de façon à s’intégrer aux nouvelles habitudes culturelles des jeunes: lecteur MP3, réseaux sociaux… Tous les chefs d’oeuvre de la culture humaine sont désormais disponibles sur Internet. Pensons à l’immense bibliothèque numérique (les « e-books »), à la musique classique, aux oeuvres d’art. Beaucoup de ressources sont consultablesgratuitement. Il y ainsi un paradoxe: à mesure que la culture (entendue comme culture classique) devient plus facile d’accès, les jeunes s’en désintéressent.
2/ Le brouillage générationnel:
– Paradoxalement, ce clivage générationnel s’accompagne d’un phénomène de brouillage: les frontières entre les générations s’effacent: les enfants sont de plus en plus tôt adolescents, les adolescents adultesde plus en plus tard, les séniors de plus en plus jeunes. Par conséquent, nous pourrions penser qu’une véritable culture commune s’installe entre les générations. Tocqueville prédisait déjà dans De la Démocratie en Amérique l’homogénéisation culturelle dans les sociétés démocratiques.
– Les sociétés humaines ont toujours fonctionné en séparant les sexes, mais aussi les différents âges. Lesfrontières des « Âges de la vie » ont bien sûr évolué dans le temps et dans l’espace. Ainsi, l’historien médiéviste Philippe Ariès, dans L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, 1960, montre que ce n’est que tardivement que les hommes ont pris conscience de la spécificité de l’enfance.
– Des rites de passage marquaient le passage d’un âge à l’autre. Par exemple, le service militairemarquait le passage d’un jeune homme à l’âge adulte. De tels rites tendent à disparaître. Le sociologue Olivier Galland a montré combien l’entrée dans l’âge adulte était progressive et accompagnée de retour en arrière, du fait de la précarité de la société actuelle. Cette période dure en moyenne quinze ans.
– L’obsession de la jeunesse a imprégné les mentalités. Passé un certain âge, les employéssont menacés de licenciement, car ils sont jugés peu performants. Les « soixante-huitards » essaient de garder une allure jeune. Inversement, les enfants imitent leurs aînés. Il semble que la société entière veuille avoir entre 18 et 35 ans. Mais une telle uniformisation n’est-elle pas dangereuse? Celle-ci risque de conduire à l’exclusion des personnes vieillissantes. Nous serions alors dans…