Dom juan

Ce texte est la scène d’exposition de Dom Juan de Molière. Molière, auteur de nombreuses pièces de théâtre au XVII° siècle, est classé parmi les représentants du classicisme. Le classicisme se caractérise par l’importance donnée à la clarté, la raison, les codes et la morale, ainsi que l’imitation des Anciens et la fréquente référence à l’Antiquité. Molière choisit de représenter la morale surscène mais préfère à la tragédie, la comédie, qui permet une critique des mœurs de son temps. Dom Juan, qui est joué pour la première fois en 1665, connaît un succès considérable jusqu’à ce qu’il soit interdit par le roi sous la pression des dévots qui venaient de faire interdire Tartuffe. En effet, cette pièce, qui reprend un sujet à la mode, est une tragi-comédie qui raconte la vie dissolue d’unlibertin. Si Molière est considéré comme un classique, Dom Juan est néanmoins une pièce d’un genre hybride, une tragi-comédie, qui fait plus d’une entorse aux règles classiques, ainsi elle refuse la règle des trois unités, est écrite en prose, se finit mal ce qui est contraire au code de la comédie et mélange les registres. De plus, le héros est plutôt un représentant du mouvement baroque, de parson inconstance et ses tromperies, son jeu avec les apparences et sa capacité d’illusionner ceux qui l’entourent. C’est pour cela que l’on peut se demander si cette scène est une scène d’exposition efficace. Nous allons ainsi voir que la première scène de l’acte I est bien une scène d’exposition mais qu’elle propose également une vision de la philosophie qui sous-tend la pièce.

I/ Une scèned’exposition

1)Une scène pour exposer la situation

Le choix de mettre en scène deux personnages pour exposer la situation au début de la pièce n’est en rien original. En effet, le dramaturge choisit souvent de débuter sa pièce par une discussion entre un maître et son valet. Ici, Molière préfère susciter la curiosité du spectateur quant au personnage de DJ qui une fois sur scène ne la quitteraquasiment plus étant présent dans la plupart des scènes. En choisissant, de faire dialoguer deux valets, il permet donc à Sga de faire le portrait de son maître, portait sur lequel nous allons ensuite revenir en détail.
Mais avant de présenter son maître, il s’agit d’exposer la situation, nous apprenons donc par Gusman, le valet de DE, que celle-ci est partie à la recherche de DJ, qui a disparuaprès l’avoir épousé : « DE, ta maîtresse, surprise de notre départ, s’est mise en campagne après nous, et son cœur, que mon maître a su toucher trop fortement, n’a pu vivre, dis-tu, sans le venir chercher ici ? ». En une tirade, Sga a donc réussi à introduire les personnages principaux, son maître, DJ, DE, la femme trahie, et son valet Gusman, ainsi que lui-même. Cette tirade précise la tonalitéde la pièce à la fois comique, ironique et parodique, et nous indique déjà du ton libertaire et polémique que pourra revêtir cette tragi-comédie qui, comme nous allons le voir, se présente comme critique dès la scène d’exposition.
De même, avant de faire le portrait de son maître, Sga nous laisse entendre quel type de vie mène DJ, il reste néanmoins évasif, utilise des euphémismes « J’ai peurqu’elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette ville produise peu de fruit, et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là » comme si ses actions ne pouvaient s’expliquer et même se dire qu’une fois le personnage présenté, sans quoi il serait impossible de comprendre ses actes, c’est du moins ce que laisse entendre : « Eh ! mon pauvre Gusman, mon ami, tu ne sais pas encore,crois-moi, quel homme est DJ ». Il ne s’agit donc pas des actes mais de l’homme dont il dresse à cette occasion le portrait.

2)Le portrait de Dom Juan

Le portrait de DJ par son valet est donc mis en relief par la série de questions de Gusman et son incompréhension face à son comportement, qui déjà suscite des questionnements chez le spectateur. La scène d’exposition semble d’ailleurs avoir…