Domination
Entre deux entités économiques inégales, dans une organisation religieuse comme dans un institution carcérale, entre couches sociales au sein d’une société stratifiée. Une classe peut se manifestercomme dominante par la spécificité de son langage, de ses valeurs, de son style de vie incluant une étiquette. La domination s’entretient généralement par une théâtralisation et une ritualisation desrelations; le dominant montrant sa force pour éviter de s’en servir ; le dominé avouant sa faiblesse pour se maintenir en grâce ou en vie.
Du point de vue fonctionnel, la domination, qu’elle soitexercée ou subie, a pour effet d’assurer l’ordre politique et social par une coexistence pacifique des groupes, de contraindre les gens à produire de la richesse, d’intégrer les individus parl’apprentissage de rôles complémentaires, d’assurer la paix.
Sous l’angle des enjeux de lutte à propos de l’exercice du pouvoir et de l’influence, la domination développe les inégalités sociales, par exempleentre producteurs et gestionnaires, entre élites étatiques et citoyens. Que la domination s’accompagne s’accompagne d’injustices, d’aliénations et de violence, que la pratique du pouvoir contribue à laréification des structures ne signifie pas que toute la domination soit massive.
Un pouvoir charismatique exerce une forme mystique de domination-séduction comme dans les sectes ou dans certainsrégimes totalitaires. Selon Max Weber, pour qui le pouvoir de commander implique le devoir corrélatif d’obéir.
On reconnaîtra que les idéologies utilisent trop souvent la notion de domination sansprécaution, ce qui bloque le développement d’analyses spécifiques du processus politique. Elles en font un phénomène central ou en amplifient le fondement économique aux dépens d’autres. Elles perçoiventsurtout la reproduction et la reconstitution de structures de domination existantes aux dépens de transformations et destructions. Elles soulignent exagérément un phénomène réel mais limité….