Education sentimentale
Résumé du roman
1840. Fréderic Moreau, un bachelier de 18 ans, aperçoit sur le bateau, qui le mène à sa ville natale de Nogent sur Marne, Mme Arnoux. Elle est la femme de Jacques Arnoux, un spéculateur débonnaire . Il échange avec elle quelques mots et un regard : c’est le coup de foudre. Cet instant le marquera à jamais.
Elle lui avouera, très tard, qu’elle a partagé son amour, mais jamais nelui cédera. Peut-être lors de leur ultime entrevue, 27 ans plus tard, a-t-elle un regret ?
Entre temps Frédéric Moreau, devra d’abord se résigner à retourner vivre en province, en raison de la précarité de sa situation, avant qu’un héritage inespéré ne lui permette de vivre à nouveau à Paris.
Il fréquentera ensuite Rosanette, une femme légère rencontrée lors d’un bal masqué . Ils auront unenfant qui mourra. Frédéric aura également une liaison avec Madame Dambreuse, veuve d’un banquier opportuniste.
Deslauriers, son meilleur ami, épousera Louise Roque, qui aurait tant aimé épouser Fréderic.
C’est pourtant avec Deslauriers, lui aussi accablé de désillusions, que Fréderic tirera « l’ultime leçon de leur éducation sentimentale : rien ne vaut les souvenirs et les illusions del’adolescence ».
Dans les deux premiers paragraphes, la sensibilité du protagoniste est modifiée : Frédéric Moreau perçoit autrement le monde urbain. Le monde est structuré autour de la figure même de la femme qu’il aime. Dans les deux derniers paragraphes, le réel devient illusoire.
1er paragraphe
Le terme »contemplation » prend une dimension religieuse, mais pas directement. Il s’agit d’unecontemplation sensuelle (et visuelle) : c’est le visage qui est scruté. Marie Arnoux incarne la féminitité en général. »Énervait » suggère l’abattement de Frédéric au contact de Mme Arnoux : il connaît des langueurs, il est anéanti par cette femme. L’expression »comme l’usage d’un parfum trop fort » appartient au registre de l’intoxication, l’image est imprécise : Frédéric se trouve à la frontièredu physique et du moral ; sa douleur morale touche le physique. Il y a évocation d’une métamorphose : il y a une nouvelle manière de sentir et une nouvelle manière d’exister.
2e paragraphe
L’expérience est érotisée ; la présence de Marie Arnoux est obsédante. Frédéric rencontre des femmes, entrevoit des objets et parcourt des lieux. Les femmes qu’il rencontre ressemblent toutes à Mme Arnoux »par des similitudes ou par des contrastes ». La première phrase de ce deuxième paragraphe progresse : d’abord le rythme est ternaire, puis binaire, enfin ce sont »toutes les femmes » qui sont concernées (le complément d’objet direct »celle-là » est d’ailleurs mis en valeur). De »Il regardait… » à »… dans sa chevelure noire », on trouve un nouveau groupe ternaire avec des allitérationsen [p] et [f]. Par l’évocation des »reins », puis du »corsage » et enfin de la »chevelure », c’est toute la femme qui est saisie par Frédéric : elle est reconstruite. Il y a recréation d’une femme par le biais de l’imagination : »Il regardait […] en les imaginant ». La femme devient le centre de l’attention de Frédéric : l’évocation est de plus en plus globale. Les objets sont constammentanimés, avec un rythme de la phrase remarquable.
3e paragraphe
La femme est présente dans une autre existence : Paris n’est que le point de départ. L’expression »des pays lointains » relève de l’exotisme : il y a bien description d’un fatras pittoresque. La première phrase contient »au dos », »sous », »dans » —› il y a progression dans l’intime (le rêve se développe). La rêverie, dans sonprolongement, devient plus irrespectueuse : Mme Arnoux est en »pantalon de soie jaune ». Le tiret de la fin de notre extrait clôt la rêverie ; la suite relève d’un vif retour à la réalité : Frédéric »[est] sûr » d’être en face d’un amour impossible.
L’Éducation sentimentale.
Le roman, rédigé à partir de septembre 1864 et achevé le 16 mai 1869 au matin, comporte de nombreux éléments…