Estime de soi et reussite scolaire

Synthèse « Développement de l ‘estime de soi et réussite scolaire »

Ce document est un texte d’Yves Prêteur, professeur de psychologie du développement et de l’éducation à l’université de Toulouse. Spécialiste de la question du développement de l’estime de soi et de la réussite scolaire, il nous fait réfléchir sur les liens qui coexistent entre ces deux concepts. Yves Prêteur nous proposedans un premier temps une définition de l’estime de soi et ses différents paramètres, puis souligne les liens de causalité entretenus entre l’estime de soi et la réussite scolaire. Dans un premier temps, nous étudierons les différentes notions qui gravitent autour de l’estime de soi ainsi que leurs liens avec les résultats scolaire, puis nous décrirons des gestes professionnels que l’enseignant doitmettre en place afin de favoriser le développement positif de l’estime de ses élèves.

Yves Prêteur définie l’estime de soi comme « l’ensemble des attitudes et des sentiments que le sujet éprouve à l’égard de lui même et qui l’orientent dans ses réactions comme dans ses conduites organisées ». L’estime de soi se construit, on ne naît pas avec elle est évolue, elle se façonne subjectivement et aune dimension affective, elle est par ailleurs en perpétuelle évolution. Elle «correspond à la valeur que les individus s’accordent, s’ils s’aiment ou ne s’aiment pas, s’approuvent ou se désapprouvent » selon Marshall Rosemberg, psychologue américain. L’origine de l’estime de soi, selon l’auteur, commence dès nos premiers liens avec la mère, ou les personnes qui l’ont remplacé dans ce rôle etévolue ensuite selon les différents modèles que l’enfant côtoiera . C’est ce lien qui est « déterminant dans le développement d’un sentiment de confiance de base ». L’estime de soi a donc une connotation affective, alors que les concepts du soi ont des notions cognitives.
Les différents concepts du soi composent le soi global, c’est « l’ensemble des connaissances que l’individu possède à propos delui même ». Un élève a plusieurs connaissances de lui même, appelées « conception de soi », Yves Prêteur en distingue 6: l’école, le social, le « physique », l’apparence physique, la conduite et le sentiment de valeur propre. A ces concepts du soi s’ajoute le soi futur que l’on intègre à l’adolescence. Ces conceptions lorsqu’elles sont positives poussent l’élève vers la réussite. En effet s’ il sesait « bon » dans une matière ( bonne note auparavant ) alors il sera plus confiant,aura plus le goût de l’effort et aura plus de chance de réussir encore dans cette matière. L’enfant estime qu’il peut réussir parce que dans le passé il a eu une bonne note donc il fait des efforts pour se maintenir à un bon niveau, et son estime de lui est bonifiée. Il a puisé sa motivation dans des conceptions dusoi (passée et actuelle) « de réussite », ce que l’on croit être capable de faire est parfois plus important que ce que l’on est réellement capable de faire. En revanche, un élève qui ne réussit pas bien sa scolarité et qui est en échec a t-il forcément une mauvaise estime de lui même ? L’auteur soulève alors un questionnement : l’estime de soi influe t-elle sur les résultats scolaires ou estce que à l’inverse, se sont les résultats scolaires qui influencent l’estime de soi ?
Des échecs scolaires (mauvaises notes) peuvent perturber les conceptions positives que l’élève a de lui même et pour « se protéger » il peut user de différentes stratégies . La première est de ne pas prendre la responsabilité de son échec. Il considère que sa mauvaise note n’est pas dû à son manque decapacité mais plutôt à une donnée extérieure (question mal formulée dans le devoir…) . Avec cette stratégie, l’élève ne progresse pas, il ne se remet jamais en question. La seconde stratégie est de choisir des points de comparaison valorisants. Un élève se compare à un autre qui a eu une moins bonne note que lui, ce qui ne le perturbe pas dans son estime de soi, mais ne l’aide pas à progresser non…