Evolution de l’azerbaidjan de 1991 a 2010
EVOLUTION DE L’AZERBAIDJAN DE 1991 A 2010
Dès les debuts de la perestroika, l’effervescence gagna les republiques péripheriques et celle-ci prit des formes diverses. Dans les républiques du Caucase et d’Asie centrale, les tensions contenues jusque-là par le regime soviétique explosèrent sous la forme de conflits frontaliers ou interethniques particulièrement sanglants (pogrom anti-armenien enAzerbaidjan en février 1988). 1991, suite à la dislocation du regime sovietique, les anciennes républiques soviétiques proclamment leur independance par rapport à l’ancien empire soviétique. Le cas ici de l’Azerbaidjan est très intéressant car il est d’une grande importance stratégique et économique pour la Russie et de nos jours pour les Etats unis.
I – LA SITUATION INTERNE DE L’AZERBAIDJAN APRES1991
Le 30 août 1991, l’Azerbaïdjan proclame son indépendance et le secrétaire du Parti communiste, Ayaz Moutalibov, est élu premier président de la nouvelle république en septembre 1991. Ce pays traverse alors de graves crises et une forte instabilité politique. Aboulfaz Eltchibey, chef du Front populaire, est élu président en juin 1992. Le pays, miné par la guerre au Haut-Karabakh et lasuccession problématique du régime soviétique est au bord de la guerre civile.
Le président Eltchibey, dans l’impossibilité de rétablir l’ordre dans le pays, est destitué en juin 1993 et remplacé par l’ancien dirigeant soviétique, ancien cadre supérieur du KGB, Heydar Aliev. Plusieurs tentatives de coup d’état sont déjouées (octobre 1994, mars 1995) et l’état d’urgence est instauré. Si une sévèrerépression s’abat sur les partis politiques et les membres de l’opposition, la prise de pouvoir par le président Aliev aboutit néanmoins à un certain retour à la stabilité politique. Serieusement malade, il fait elir son fils a la presidence lors des elections de 2003. S’en suit alors des manifestations qui seront rapidement matees par le pouvoir en place.
L’actuel president, lham Aliev, succède à sonpère, Heydar Aliev, peu avant sa mort, dans un contexte tendu et peu transparent (manifestations de l’opposition et arrestation d’opposants et de journalistes).
Le gouvernement est dirigé par un Premier ministre cantonné à des taches de gestionnaire. Le Parlement, le « Milli Majlis », est dominé par le parti présidentiel, le YAP (« Nouveau parti d’Azerbaïdjan ») depuis les élections législativesde novembre 2005. En l’absence de débat public et d’accès aux grands médias (télévision), l’opposition, en proie à des dissensions internes, peine à se faire entendre auprès d’une population largement dépolitisée.
L’élection présidentielle du 15 octobre 2008 s’est soldée, sans surprise, par la victoire écrasante du Président Aliev avec près de 90% des suffrages. L’opposition avait fait le choixde boycotter le scrutin et les 6 adversaires du Président n’étaient pas en réalité des concurrents. Les observateurs internationaux (BIDDH, Conseil de l’Europe, Parlement européen) ont souligné les manquements en terme de respect des normes démocratiques
Ce second mandat permet au Président Aliev d’asseoir son autorité et de se poser comme le dirigeant le plus « stable » du Caucase, d’autant quele référendum constitutionnel du 18 mars 2009 a mis fin à la limitation du nombre de mandats présidentiels (prochain scrutin en 2012). Le référendum du 18 mars entérine en outre des dispositions qui constituent un recul en matière démocratique (possibilité de retarder les scrutins présidentiels ou législatifs en cas de guerre, importantes restrictions au droit de photographier, de filmer oud’enregistrer des personnes…)
Les signes de durcissement du régime se sont récemment multipliés : indifférence croissante à l’égard des appréciations venues de l’extérieur ; décision d’arrêter la diffusion des chaînes radiophoniques étrangères sur les ondes locales à compter du 1er janvier 2009, nouvelle entrave au pluralisme de l’information et à la liberté des médias ; loi plus restrictive sur la…