Familles recomposées
Les familles recomposées d’aujourd’hui
« J’ai trois papis », indique Léo à la sortie de l’école. « Ce week-end, je vais chez ma maman, le prochain chez mon papa avec mes demi-frères », précise Chloéà une amie. Aujourd’hui, 13 % des enfants de moins de 15 ans vivent dans une famille dite recomposée. Sa définition : le remariage d’une personne veuve ou divorcée pourvue d’enfants avec une personnequi peut être célibataire ou se trouver dans le même cas ; ainsi, les enfants à naître sont parfois précédés de demi-frères et de demi-sœurs des deux côtés.
Le nombre de ses familles recomposées,même s’il est encore modeste, a considérablement augmenté depuis les années 1980. Il faut dire que, même si le divorce est permis par la loi depuis 1884, il a été longtemps signe d’opprobre et n’acommencé à être socialement accepté qu’à partir des années 1970. L’essor des familles recomposées lui est intimement lié.
Les familles recomposées de l’Ancien Régime
Pourtant, ce type de famille existedepuis longtemps. Aux XVIIe et XVIIIe siècle, il était fréquent qu’un père abrite chez lui des enfants nés de deux ou trois mariages différents. La raison ? La fréquence des veuvages et le fait quele mariage était autrefois une nécessité économique. Des raisons qui ne sont pas celle d’aujourd’hui, mais qui ont les mêmes conséquences pour les enfants, un même toit rassemblant au final desdemi-frères et des demi-sœurs, parfois en grand nombre.
Le remariage s’imposait de façon dramatique lorsque l’époux restant devait assurer la survie d’enfants en bas âge. Il fallait d’urgence trouver unnouveau père ou une nouvelle mère. Ainsi, sous l’Ancien Régime, la moitié des remariages intervenait dans l’année qui suivait le veuvage pour les hommes, un quart pour les femmes. La quantité de«dispenses de pauvreté» accordées par les évêchés pour autoriser des remariages dans un délai plus court que celui prévu par le droit canon souligne bien la nécessité de ces remariages.
Les familles…