Objet d’étude : – un mouvement littéraire et culturel du XIXe siècle.
– le récit : le roman, la nouvelle
Questions (8 points)
Question 1 (2 points)
Les expressions antithétiques étaient à classer dans les deux champs lexicaux suivants :
• champ lexical de l’étiolement (ou de la faiblesse, de la langueur, du dépérissement) : « Une enfant chétive »,
« muette et immobile », « les yeux […]vides de regards », « sa chair assoupie », « des teintes, pâles, légèrement
jaunâtres ».
Ce champ lexical renvoie à l’apparence.
• champ lexical de la vigueur (ou de l’énergie, du dynamisme) : « Une santé de fer », « des souplesses félines », « des
muscles courts et puissants », « une énergie », « une passion », « ce déploiement de force », « de larges plaques
ardentes ».
Ce champ lexicalrenvoie à la réalité, cachée.
• « Son corps maigre et robuste » est un oxymore qui réunit ces deux champs lexicaux. L’oxymore est une figure de style
qui convient parfaitement au personnage contradictoire de Thérèse Raquin.
Question 2 (3 points)
• L’apparente pauvreté de Poupillier est traduite par l’emploi de mots appartenant au champ lexical de la misère, comme
« crasseux », « rapetassé », «aumônes », « haillons », « d’effroyables sparteries », « le chef des pauvres », « mendier ».
• Mais certaines expressions dénoncent l’hypocrisie de Poupillier, qui fabrique sa misère. Poupillier se farde le visage de
façon à « simul[er] des taches de maladies » et il « jou[e] admirablement la sénilité d’un centenaire ». Ses « excellentes
semelles en crin » s’opposent aux « effroyables sparteries »dans lesquelles elles se cachent. Il maquille également son
âge : il affecte d’avoir cent ans mais il en a « réellement » soixante-dix.
Question 3 (3 points)
Comparaison des textes :
On attend que les réponses développées fournissent au moins 3 éléments de réponses sur les 4 proposés.
Les deux textes sont des portraits de personnages clairement identifiés par leurs noms. Celui de ThérèseRaquin est
cependant plus complet quant à l’état-civil. Elle a non seulement un nom, mais aussi un prénom. On connaît son lieu de
naissance, sa filiation et l’histoire de son adolescence. On apprend beaucoup moins de choses sur Poupilliers. Cependant les
deux portraits reviennent sur le passé des personnages.
Les deux personnages sont également issus de la classe populaire.
Cned – 7FR20CTPA02101/5
Les deux portraits qu’en font les auteurs sont réalistes. En effet, les contradictions du comportement de Thérèse Raquin sont
très bien développées, de même que l’aspect physique de Poupillier. De plus, aucun des deux personnages n’est idéalisé.
Thérèse est « presque laide à l’ombre ». Quant à Poupillier, il traîne un chapeau « crasseux » et « rapetassé » ; ses jambes
sont « entortilléesdans des […] haillons » et son visage offre au regard des « taches de maladies, graves, des rugosités ».
Dans les deux cas, les informations sont livrées sous la forme d’un portrait structuré. Ce sont des portraits monoblocs,
statiques. Bien qu’ils intègrent le passé des personnages, ils ne sont pas suscités par les événements : les personnages sont
décrits pour eux-mêmes. Chez Balzac comme chezZola, l’apparence physique est étroitement liée au portrait moral car elle le
contredit. Thérèse semble maladive, mais elle cache une énergie débordante. Poupillier, qui semble au plus bas de l’échelle
sociale, est paradoxalement très riche car il perçoit une dîme sur les aumônes. Les deux portraits ont donc une fonction
explicative.
Travail d’écriture : apprentissage du commentaire (12 points)Remarques préalables
Le plan est ici clairement suggéré en allant de l’observation d’un personnage (Partie I) à la connaissance du fonctionnement de
la société dont il fait partie (Partie II).
À l’intérieur des grandes parties du développement, vous ferez des sous-parties.
Quelques points sont à remarquer dans l’énoncé du sujet.
– « glissement de l’individu ou type » : il y a donc le…