Gouverner c’est paraître

«GOUVERNER C’EST PARAITRE»

Le terme de gouverner provient du latin guberno qui signifie: «administrer, diriger un Etat». Le verbe paraître équivaut à «sembler, se montrer». Les médias, ou ensemble de procédés de transmission massive de l’information ont un lien fort avec le monde de la politique. En effet, à travers de nombreux moyens de communication et d’information, notamment la télévision,l’homme politique va pouvoir mettre en valeur ses principales qualités et exercer le pouvoir. Les médias vont permettre de communiquer et d’établir un échange entre gouvernants et gouvernés. Communiquer est:«faire partager quelque chose, exprimer, transmettre ou faire circuler». Pour établir une communication, il faut qu’il y ait transmission d’un message codé d’un émetteur à un récepteur. Ilpeut y avoir un retour du récepteur à l’émetteur, puisque le but de la communication est de mettre en commun. Ce concept implique donc une ouverture à des réflexions fort variées, telles que le rôle de la communication en terme de diffusion d’un savoir ou d’une culture, son action en terme de vecteur d’opinion, son impact sur la conduite et l’évolution des sociétés modernes. Nous verrons dans unpremier temps la connivence entre médias et politique (I), puis par extension, les moyens mis en œuvre par les médias pour influencer l’opinion publique (II).

Les relations entre les médias et le monde politique ont toujours existé, mais elles deviennent plus intenses à partir des années 1980, lorsque la communication politique dans les médias, notamment à la télévision, devient incontournable dansla stratégie politique. En l’espace de quelques années, le discours a changé également. En effet, si jusqu’alors, pour réussir en politique, il fallait détenir une grande force de conviction, avec la télévision, l’apparence est devenue la qualité indispensable. D’une manière générale, le monde politique «s’ humanise»,se rapproche des citoyens, d’autant plus que de nombreuses émissions detélévision placent l’homme politique dans son environnement personnel et familial. La médiatisation conduit d’ailleurs à façonner l’homme politique à l’image qu’il veut donner de lui; le paraître est plus important que l’être, l’apparence plus que la réalité. Le candidat n’a plus un public à convaincre, mais des individus à toucher. La nouvelle tendance, depuis quelques années, est la présence d’hommespolitiques dans des émissions télévisées du type: «Vivement dimanche» ou «On ne peut pas plaire à tout le monde». Ce sont des émissions qui leur permettent de rompre avec leur image traditionnelle. Par exemple, Ségolène Royale, candidate favorite du parti socialiste lors des présidentielles de 2007, invitée à l’émission «Le grand journal» de Canal+, à dansé du rap avec le comédien Jamel Debbouze.C’est une façon, sans doute, de se faire apprécier du jeune public. A travers les médias, les politiques essayent donc à leur manière de séduire l’électorat.

Ce lien fort entre médias et hommes politiques entraîne parfois des relations ambigües, voir conflictuelles. En effet, les médias peuvent avoir une fonction de dénonciateurs et de révélateurs sur la vie privée des hommes politiques ou lorsqueles principes de démocratie sont bafoués (scandales politiques, phénomène de corruption). Le pouvoir médiatique repose également sur la capacité à modifier le point de vue de leur destinataire par l’image, ou à déformer la réalité. En effet, de nombreux programmes télévisés le prouvent, aujourd’hui, comme «les guignols de l’info», par exemple. Par ailleurs, la frontière entre vie privée et viepublique des hommes politiques est de plus en plus floue et leur vie privée intéresse nettement plus les médias et l’opinion publique qu’auparavant. Les révélations sur la vie privée des politiques sont fortement médiatisées par la presse, et cela peut leur porter préjudice dans certains cas. Par exemple, le divorce de Nicolas Sarkozy fut autant médiatisé dans les journaux «people» que sa…