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Etude d’un ensemble documentair e – Cor re ction
La construction européenne : réalisations et interrogations PREMIERE PARTIE 1. Autour de quel idéal et de quels pays l’Europe a-t-elle commencé à s’unir ? (doc. 2 et 4) ? Selon Klaus Kinkel, ministre allemand des Affaires étrangères en 1997, « les pères des Traités de Rome étaient guidés par un idéal : surmonter les séquelles de laguerre sur le plan moral, politique et économique » (doc. 4). En effet, les hommes à l’origine du projet de construction européenne ont tous vécu la Seconde Guerre mondiale dont les conséquences ont laissé des traces durables en Europe : les victimes se comptent à hauteur de 40 millions en Europe, les dégâts matériels sont immenses et de nombreuses villes européennes sont entièrement rasées (à l’imagede Dresde à 95%). Sur le plan économique, l’appareil de production européen est considérablement endommagé et les populations connaissent des privations de toutes sortes. Le rationnement dure jusqu’en 1949 en France par exemple. François Mitterrand, président de la République française, souligne également en 1987 une des autres conséquences de la guerre, c’est-à-dire « une Europe coupée en deux »(doc. 2). En effet, la reconstruction de l’Europe ne s’est pas fondée sur l’unité mais le début de la Guerre froide en 1947 a, au contraire, divisé le continent de part et d’autre du « rideau de fer » (Churchill, 1946). C’est pourquoi, pour Kinkel, il convient de « surmonter les séquelles de la division de l’Europe tout en apportant la paix et la prospérité aux Etats » du continent. (doc. 4). Pourcela, « quelques hommes imaginatifs et courageux, qui élevèrent la voix au-dessus des décombres pour dire aux ennemis d’hier – à commencer par les Allemands et les Français – que le salut dépendait d’eux » (doc. 2). Il s’agit des pères de l’Europe, notamment Jean Monnet et Robert Schuman, qui ont initié le projet de CECA (Communauté économique du charbon et de l’acier) en 1950 avec le « planSchuman ». Ce projet, qui réunissait la France, l’Allemagne, le Bénélux et l’Italie, permet de mettre en commun les productions d’acier et de charbon des pays membres et instaure des relations économiques étroites qui vont contribuer à apaiser les relations entre les pays européens unis désormais par une communauté d’intérêt économique. Il prélude aux « traités instituant les Communautés européennes »(doc. 4), que sont la CEE (Communauté économique européenne) et la CEEA (Communauté européenne de l’énergie atomique), signés à Rome en 1957. 2. Montrez que, dans le projet européen, les questions économiques et monétaires ont uni, mais aussi parfois divisé les Etats membres (doc. 1, 2 et 4). La construction européenne s’est avant tout appuyée sur l’intégration économique dont la méthode a étéimpulsée par Jean Monnet lorsqu’il conçu le projet de CECA. Son projet avait pour ambition de surmonter les divisions politiques en organisant d’abord le rapprochement économique des Etats européens. Le texte de Klaus Kinkel laisse entrevoir que les questions économiques et monétaires divisent les Européens en même temps qu’elles sont un moyen de renforcer l’intégration. Les divergences européennesapparaissent dans son texte : « Voilà pourquoi l’euro doit être mis en place le premier janvier 1999 comme il en a été décidé à Maastricht. Si nous ne saisissons pas cette chance maintenant, il faudra attendre des décennies avant qu’elle ne se présente ». Le ministre allemand s’adresse à la France en publiant un texte dans le journal Le Monde dans le but de rassurer les Français sur les intentionsallemandes quant à l’adoption de la monnaie. En effet, l’opinion allemande a été longtemps réticente à la disparition du deutsche mark, monnaie forte, qui symbolisait la puissance de l’économie allemande et son identité puisqu’elle avait été créée pour fonder la nouvelle république d’après-guerre (RFA en l’occurrence). Le deutsche mark avait aussi pour but d’empêcher l’inflation en Allemagne,…