Intérêts et influence iranienne aux moyen orient
4. Intérêts et Influence Iranienne aux Moyen Orient
a. La face Politique
L’influence de l’Iran au Moyen-Orient aura été le fruit d’une lente reconquête.
Le Shâ Palavi voyait son pays comme un pays européen, au minimum occidental, «décalé » géographiquement. Cela lui coûta son trône. Mais l’arrivée de la révolution islamique ne modifia pas la prévention arabe vis-à-vis de ce pays,musulman, certes, mais différent voire hostile.
Ayatola Khomeini
Il vrai que les contentieux historiques entre monde iranien et monde arabe étaient nombreux. La position du gouvernement de Khomeini ne fit rien pour en modifier la perception. Dès son arrivée au pouvoir le redoutable Ayatollah lançait la bataille contre les monarchies et régimes pro-américains et s’appuyant sur les fortesminorités chiites dans certains pays qui engageaient les hostilités par la voie du terrorisme. Le pic de cette politique fut atteint en 1979 lors de l’assaut sur la Mecque de commandos fanatiques qui nécessitèrent l’intervention décisive du GIGN français (il y eut aussi les émeutes du pèlerinage de 1987). La guerre civile libanaise fut aussi pour la révolution islamique l’occasion de reprendre pied surla rive méditerranéenne en armant et formant idéologiquement la communauté chiite autour du «Jihad Islamique » paravent terroriste du Hezbollah à l’époque.
Aujourd’hui, l’Iran a pris dans cette région stratégique une influence et une dimension considérables. Que s’est-il donc passé pour favoriser un tel retournement de situation ?
Premièrement les sièges d’influence et de puissance arabesse sont fortement affaiblis : d’une certaine manière, les Etats-Unis ont fait le travail de l’Iran en éliminant son principal compétiteur : l’Irak. Il n’est pas sûr que les stratèges du Pentagone aient pesé les conséquences collatérales de leur décision en lançant l’invasion. L’Egypte, autre pôle majeur de la puissance arabe et pivot de la politique américaine avec Israël, est très affaiblie. Lemodèle du leader charismatique touche ici ses limites. Dans une certaine mesure, cela veut dire qu’il faudra du temps pour que ce pays retrouve sa capacité d’influence régionale. Qui plus est, les renseignements récents sur les liens entre le Hezbollah et une partie des Frères musulmans demeurent particulièrement inquiétants.
Bachar el-Assad
Deuxièmement, ailleurs les relations se sontstabilisées ou approfondies. Avec la Syrie, les relations se maintiennent et, ce, même si l’offensive diplomatique américaine cherche à modifier la balance au profit des Etats-Unis. Tout va dépendre du choix que fera Bachar el-Assad pour l’avenir de son pays (Si il reste au pouvoir après les évenements actuels – Avril 2011) : un scénario à la libyenne assorti de garanties sur le Liban ou celui de « l’axedu mal », mais est-il encore tenable ? C’est bien sûr au Liban que l’influence iranienne joue à plein. Faute d’avoir été définitivement détruit, le Hezbollah est ressorti
« Vainqueur moral » de la confrontation contre Israël – valant à Hassan Nasrallah une notoriété à la Nasser ou à la Saddam Hussein dans les opinions publiques arabes (notamment en Egypte). Un rapprochement modeste mais réels’est effectué avec la Turquie. Avec les pays du Golfe arabo-persique, c’est une forme de statuquo qui s’est installé. Le président Khatami avait tenté un rapprochement en 1997. Des visites ont eu lieu mais les contentieux demeurent trop forts comme avec les autres monarchies du Golfe. Le Yémen dénonce maintenant l’aide supposée du Hezbollah à l’insurrection de la minorité zaïdite (secte chiite) maissans preuves véritables.
Mais c’est bien évidemment sur l’Irak, que pèse le plus l’influence iranienne. En déstructurant l’Etat irakien, les Etats-Unis ont ouvert la porte à la confrontation des communautés et même si l’Iran n’a pas d’influence sur toute la communauté chiite iranienne, elle n’en dispose pas moins de relais considérables comme les brigades du Mahdi de Moktada Sadr sans…