Investissement direct étranger

Politique d’attractivité des IDE et dynamique de croissance et de convergence dans les Pays du Sud Est de la Méditerranée

Marouane ALAYA Dalila NICET-CHENAF Eric ROUGIER GREThA UMR CNRS 5113 [email protected] [email protected]

Cahiers du GREThA n° 2007 – 06 Juin 2007

GRETHA UMR CNRS 5113 Université Montesquieu Bordeaux IV Avenue Léon Duguit – 33608 PESSAC – FRANCE Tel : +33(0)5.56.84.25.75 – Fax : +33 (0)5.56.84.86.47 – www.gretha.fr

Cahier du GREThA 2007 – 06

Politique d’attractivité des IDE et dynamique de croissance et de convergence dans les Pays du Sud Est de la Méditerranée Résumé

Dix ans après les accords de Barcelone on observe une convergence des politiques d’attractivité des IDE dans les pays du Sud Est de la Méditerranée. A partir d’une analyse finede ces politiques ce papier tente de vérifier si la convergence des politiques publiques a mené ou non à la convergence de ces économies. Les mesures économétriques effectuées, notamment, à l’aide des tests KPSS et ADF indiquent au final la difficulté à observer la formation de tels clubs dans les pays méditerranéens. Mots-clés : Politique publique de développement, Investissement direct, AnalyseMacroéconomique des pays en développement, club de convergence
FDI Promotion policies and dynamic of growth in the South East Mediterranean countries Abstract In this paper, we ask if the convergence in policies leads to a convergence in growth dynamics for MENA countries. We first show that FDI promotion policies have been very similar in the South East Mediterranean countries during the lastdecade. Then, we try to find clubs of convergence in this area through KPSS and ADF models, and show the difficulty of observing such clubs among Mediterranean countries. Key words: Planning and Policy, Macroeconomic Analyses of Economic Development International; Investment; Long-Term Capital Movements

JEL : O2, O11, F21

GRETHA UMR CNRS 5113 Université Montesquieu Bordeaux IV A v e n u e L éo n D u g ui t – 3 3 6 0 8 P E S S A C – F R A N C E T e l : + 3 3 (0 ) 5 . 5 6 . 8 4 . 2 5 . 7 5 – F a x : + 3 3 (0 ) 5 . 5 6 . 8 4 . 8 6 . 4 7 – w w w . g r e t h a . f r

Politique d’attractivité des IDE et dynamique de croissance et de convergence dans les PSEM

1. Introduction
Dans leur grande majorité les PSEM1 ont, par le passé, peu attiré les capitaux. A cela, on proposegénéralement deux raisons, la première tient au fait que ces pays se défiaient des IDE et ont longtemps privilégié des stratégies de substitution aux importations (le Maroc, la Turquie) ou d’industries industrialisantes (l’Algérie) qui ont conduit à une faible insertion internationale. La deuxième raison tient à la faible attractivité de ces pays au regard des IDE. Ces pays en développement souffrent d’unefaible productivité globale des facteurs due notamment à la faible productivité du capital [Youssef, 2004]. Ils souffrent également d’instabilités macroéconomiques, politiques, institutionnelles. Certains sont, au demeurant, aux prises avec des conflits armés ou des troubles civils importants. Aujourd’hui, pour justifier la persistance de la faiblesse des flux, vient se superposer une nouvelleexplication, celle de la concurrence exercée par les PECO, notamment pour les investisseurs européens. Depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990, la perception qu’ont ces nations vis-à-vis des IDE s’est fortement modifiée et on assiste à ce que Michalet [1999] nomme le « grand retournement ». Se mettent en place progressivement des politiques de « séduction » qui indiquent que lesdirigeants de ces pays lient, à présent, les IDE et leurs effets bénéfiques supposés, aux dynamiques de croissance. En théorie, les IDE permettent, en effet, aux pays hôtes un accroissement des échanges, la création de pôle de compétitivité par des phénomènes d’agglomération d’activité, des transferts de technologie et de qualifications vers les firmes locales, et des créations d’emplois dans des…