Jo vitrine politique

FICHE : Les JO comme vitrine politique

C’est le baron français Pierre de Coubertin qui promeut la restauration des Jeux Olympiques à la fin du XIXe siècle. Censés au départ se fonder sur la générosité, le désintéressement et la «pensée collective des peuples», le contexte de montée des nationalismes dans lequel ils évolue a pour effet de les politiser très rapidement.
L’aspectpolitique des jeux ne fait aucun doute, malgré tout, l’événement mondial n’a-t-il été, au cours du siècle, qu’un simple reflet au service de l’ordre politique international ou au contraire un moyen de l’influer?

I/ Des Jeux d’Athènes à la grande parade nazie : l’échec de «l’idéal olympique» universaliste face à la montée des nationalismes dominateurs (1896-1936)

Dés le début, il y a unecontradiction entre un idéal d’internationalisme pacifique et la montée des chauvinismes et des idéologies contradictoires.
Les premiers jeux d’Athènes en 1896 reste bien inscrit dans cet idéal, puisqu’il semble que les différents pays participants n’aient pas vraiment à cœur d’utiliser les Jeux comme vitrine de puissance (cf. très faible représentation des États-Unis ou de la Grande Bretagne).Mais déjà les victoires des pays sont perçues comme des preuves de puissance (Maurras parle ainsi de «déclin» français) + Les jeux de Paris de 1900 assoit la suprématie des USA et UK dans les disciplines nobles

En 1904 sont organisés les premiers JO extra-européens à Saint Louis. Pour la première fois, les JO se font le reflet de la ségrégation raciale, ce qui affaiblit un peu plusl’image de rassemblement autours du sport que tente de véhiculer le CIO. Les «hommes de couleurs» ne remportent aucune médaille au sein de l’équipe américaine, et on leurs organise sans complexe des compétitions à part : «anthropological days».
De plus, on observe un affermissement du rapport agnostique entre les nations : c’est ainsi que les USA sont sur-représentés (400 athlètes) et lesEuropéens mis en marge de l’événement avec seulement 60 athlètes.

Les Jeux de Stockholm en 1912 marque un tournant. Ils se font la vitrine des nations européennes en quête d’indépendance et qui n’acceptent plus le joug des empires dont ils sont les sujets (Hongrie, Pologne, Finlande…) devenant ainsi un catalyseur des tensions en Europe.
Cela est aggravé après la Première Guerre Mondialelors de Jeux d’Anvers (1920) et Paris (1924). Au lieu de se faire espace de la réconciliation des nations européennes, on observe une continuation de la logique schismatique des Jeux par les Etats. Ainsi, au grand damne du CIO, les perdants de la Guerre (Allemagne et Autriche) ont l’interdiction d’y participer.
D’années en années les tensions se font plus vives : face à la réintégration del’Allemagne la France refuse de parader à Amsterdam (1928) et il faut intercaler la délégation britannique entre celle de la France et de l’Allemagne à Los Angoles en 1932

Le paroxysme des tensions est atteint à Berlin en 1936, où le régime nazi s’acharne à montrer sa supériorité et celle des aryens sur les autres nations européennes et du monde. Jamais les Jeux ne furent autant politisés etinstrumentalisés qu’à Berlin où ils se transforment en véritable vitrine du totalitarisme allemand.
L’épisode des quatre victoires de l’athlète noir américain Jesse Owen met certes à mal la propagande et pousse Hitler a quitter la tribune. Mais il n’en demeure pas moins que l’Allemagne, par la promotion du sport fasciste, sort grande gagnante des Jeux, devant les États-Unis, le régime ayant réussià répandre une réelle fascination en interne autant qu’en externe.

II/ Les Jeux de la guerre froide, une occasion pour la promotion des modèles : un espace où se matérialise les tensions hégémoniques

L’ouverture des Jeux d’Helsinki en 1952 annonce une nouvelle donne du fait de la participation, pour la première fois, de l’URSS. Dés lors la suprématie sportive devient un moyen pour les…