Kant qu’est ce que les lumieres ?

Explication :
“La liberté est un bien précieux qui devrait être recherché par tous les hommes. Mais dans le texte qui nous est ici proposé, E. Kant souhaite évoquer le phénomène paradoxal de la servitude volontaire : en effet, plutôt que de vouloir être libres, certains hommes, par facilité et par paresse, préfèrent rester soumis et dépendants des autres et, au lieu de rechercher leur autonomie,choisissent l’obéissance, ce qui fait qu’ils sont semblables à des ” mineurs ” qui ne font pas l’effort nécessaire pour sortir de cette dépendance. L’auteur déplore cet état de fait avec ironie pour bien souligner qu’il est possible d’y remédier : l’homme peut toujours s’il le souhaite se délivrer et devenir un être ” majeur “, responsable. L’objectif de ce texte est alors d’essayer de comprendreles raisons pour lesquelles certains hommes préfèrent se soumettre plutôt que d’être libres, de dénoncer, selon les principes de la philosophie des Lumières, les situations (politiques par exemple), par lesquelles l’homme renonce à sa liberté, et de voir par quels moyens ils pourraient malgré tout y accéder. Ce texte de Kant semble souligner en effet que la liberté, qu’elle soit intellectuelle oupolitique, est toujours une conquête, un effort et qu’elle suppose toujours une éducation. En quel sens la liberté peut-elle s’apprendre ? Nous pourrons nous interroger enfin sur le fait de savoir si toute les formes d’obéissance à une autorité correspond forcément à une soumission contraire à la liberté.
Le texte de Kant commence par une interrogation : ” Qu’est-ce que les Lumières ? “, sousentendu, qu’est-ce que la philosophie des Lumières, mouvement intellectuel du 18ème siècle ? Kant ne se lance par dans un exposé historique de ce courant auquel il appartient : il cherche seulement à en donner le principe essentiel, principe de liberté qui invite les hommes à se servir de leur jugement critique.
Selon l’auteur, l’humanité se divise en ” tuteurs ” et en ” mineurs “. Cette métaphorejuridique évoque une relation de dépendance dans laquelle certains hommes peuvent rester toute leur vie : être ” mineur ” ici ne signifie pas ne pas avoir atteint l’âge de la majorité, mais cela veut dire que l’on est incapable de se servir de sa propre pensée, de juger par soi-même, que l’on reste dépendant d’autrui (la minorité dit Kant c’est être ” incapable de se servir de son entendement sansla direction d’autrui “). Cette relation de dépendance peut être multiple : elle est celle de la relation d’un individu à une autorité qu’il ne remet pas en question (celle d’un livre, d’une croyance, d’une position sociale, d’une autorité politique…). Dans tous les cas il s’agit d’évoquer une absence d’émancipation et d’autonomie de jugement, à l’image de l’enfant qui reste soumis à ses parents.Kant ici ne s’interroge pas sur le droit du plus fort, ou sur la contrainte, mais sur les situations dans lesquelles l’homme renonce de lui-même à sa liberté en se laissant diriger par autrui. Ce n’est pas un texte sur l’esclavage par exemple, où l’homme est contraint et où il n’a jamais le choix, où l’obéissance est obtenue contre son gré, c’est un texte sur l’obéissance volontaire par laquellej’accepte parfois de me déposséder de ma propre liberté. La minorité ici n’est pas juridique, ce n’est pas celle des fous ou des enfants considérés juridiquement comme irresponsables (donc comme devant avoir des tuteurs) ; la minorité dont nous parle Kant est d’abord mentale, intellectuelle : la plupart des hommes sont mineurs parce qu’ils refusent de se servir de leurs propre jugement, ilsrestent dépendants des idées reçues et reproduisent au fond les idées qu’on leur a donné, ils restent alors enfermés dans leur croyances et leur coutumes, dans des normes et des traditions transmises par d’autres qu’ils ne mettent jamais en question (on pouvait alors donner des exemples ou essayer de décrire des situations de ” minorité “. Quelles sont les raisons de cette servitude volontaire ?
Il…