Kurdistan l’histoire

En 1920, le traité de Sèvres prévoyait la création d’un État kurde sur les restes de l’Empire ottoman détruit, comme pour les autres peuples de la région. Mais par le traité de Lausanne de 1923, leMoyen-Orient est divisé en plusieurs pays qui ne prennent pas en compte le droit des Kurdes à disposer de leurs terres. En effet, d’une grande importance géopolitique dans la région, le Kurdistan estégalement riche en pétrole et en eau.

Le Royaume-Uni et la France se voient confier des mandats sur les nouveaux États : sur l’Irak pour la première, la Syrie et le Liban pour la seconde. Lespopulations, notamment kurdes, ne tarderont pas à se révolter contre la nouvelle domination européenne.

En Turquie, la transformation kémaliste du pays se fait à partir de 1923 sur la base du déni del’existence d’une très forte minorité kurde en son territoire. Les Kurdes n’avaient dès lors aucun droit, ils sont sommés d’oublier leur culture et de se fondre dans la société. Ils furent maintes foisréprimés par les forces turques7.

Churchill, secrétaire à la Guerre au Royaume-Uni, fait raser par la Royal Air Force différents villes et villages kurdes. En 1925, une arme chimique, l’ypérite, estutilisée sur la ville kurde de Souleimaniye. Les deux tiers de la population sont atteints par les effets du gaz.

Juste après la seconde guerre mondiale, les kurdes d’Iran proclament une républiquekurde indépendante à Mahabad entre 1946 et 1947.

Cinquante ans plus tard, le 11 mars 1974, Saddam Hussein accorde une autonomie relative au Kurdistan, avec la « Loi pour l’autonomie dans l’aire duKurdistan » qui stipule notamment que « la langue kurde doit être la langue officielle pour l’éducation des Kurdes ». Cette loi permet aussi l’élection d’un conseil législatif autonome qui contrôleson propre budget. Cependant 72 des 80 membres élus de ce conseil de la première session d’octobre 1974 ont été sélectionnés par Bagdad. En octobre 1977, la totalité du conseil est choisie par le…