La crise du roman
On parle aujourd’hui de la crise de l’anti-roman.
– Sartre : « les anti-romans conservent l’apparence et les contours du roman… Mais c’est pour mieux décevoir : il s’agit de contester le romanpar lui-même, de le détruite sous nos yeux dans le temps qu’on semble l’édifier »
? signe que « le roman est entrain de réfléchir sur lui-même ». Il y a anti-roman quand le roman se fait critique ouauto-critique.
– Roman entre en crise aujourd’hui : crise du personnage, crise de la « psychologie », crise du sujet (= intrigue, tissu des événements) qui tend à disparaître.
-Robbe-Grillet : « Il y avait dans mon 1er livre Les Gommes, une intrigue de convention, calquée sur Oedipe-Roi, et qui n’avait pour moi aucune importance; elle ne visait ni à la vraisemblance ni àl’authenticité ».
– Gide : « Mon roman n’a pas de sujet » – Edouard (Les Faux-Monnayeurs)
– Si on remonte plus tôt, avec naturalisme :
Goncourt : « Le roman est un genre usé, éculé, qui a dit tout ce qu’il avaità dire, un genre dont j’ai tout fait pour tuer le romanesque, pour en faire des sortes d’autobiographies, de mémoires de gens qui n’ont pas d’histoire »
? Certains lecteurs se sont plaint du manquede sujet, « comme on reprochait aux peintres impressionnistes de faire une peinture sans sujet ».
– Flaubert à propos de Mme Bovary :
« Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire c’est unlivre sur rien, un livre sans attache extérieure…, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible si cela se peut »
« L’histoire, l’aventure d’un roman,ça m’est égal »
« J’aime la peinture dans la Peinture, les vers dans les Vers » ? on pourrait compléter cette citation, nous dit Rousset, par l’art du roman dans le style du roman. ? considérer, tenircompte de « l’oeuvre en soi, de la composition, du style, de ce qui fait le Beau » (Flaubert – Lettres à Tourguenieff)
? Roman n’a pas attendu 20eme siècle pour se sentir en état de crise et de…