La croyance n’est-elle qu’une démission de la raison ?
La croyance n’est-elle qu’une démission de la raison ?
A première vue, croyance et pensée rationnelle sont totalement opposées l’une à l’autre ; la raison est la faculté de distinguer le vrai du faux et le bien du mal, par laquelle l’homme connaît et juge alors que le terme croyance regroupe toutes les opinions qui ont le caractère d’une conviction intime. La raison ne s’emble donc pas yintervenir puisque l’on parle de conviction et non de savoir. De plus ce mot est principalement associé à la religion or ici encore les croyances religieuses semblent totalement opposés à une pensée rationnelle.
Toutefois, dans la mesure où l’une et l’autre peuvent avoir à considérer les mêmes objets, ne peut-il y avoir entraide ou conflit entre elles ? Autrement dit peut-on raisonnablement croireou est-ce que la croyance n’est qu’une démission de la raison ?
Nous verrons dans un premier temps que la faiblesse de la raison rend la croyance nécessaire et que, par certains côtés, la croyance est une facilité de pensée plus ou moins consciente du croyant. Et dans un deuxième temps nous nous demanderons s’il n’existe pas des choses telles qu’il serait irrationnelle d’essayer de les expliquergrâce à la raison mais que la croyance peut s’y proposer.
Le raisonnement est une « argumentation visant à établir une conclusion », il est donc basé sur des faits, des preuves, en vue d’expliquer un phénomène. Or la raison n’explique pas tout, il y a encore une multitude de questions aux quelles elle n’a pas répondu. Mais l’homme est fait de telle manière qu’il ne peut pas rester sansréponse, c’est la que la croyance intervient et est nécessaire. En effet face aux mystères de la vie, la ou la raison est inefficace, la croyance peut tout expliquer puisqu’elle ne demande pas de preuves, elle apporte juste une réponse plus ou moins plausible. Il s’emble que la raison n’a donc pas démissionné, au sens ou elle se démet de sa fonction, puisqu’elle peut continuer de chercher le pourquoi ducomment du phénomène, mais elle est, pour l’instant, incapable de réponse. Ici la croyance, quelle qu’elle soit, ne se confronte pas a la raison, elle lui est plutôt complémentaire. De plus la croyance est une notion universelle, toutes les civilisations croient en quelque chose, elles adhèrent à une façon de pensée, de voir les choses et le monde. En revanche on peut se demander si la raison estuniverselle. On peut cependant facilement répondre par l’affirmation à cette question, en effet l’homme est doué de raison, le simple fait du langage en est une preuve, en assemblant les mots pour créer des phrases puis ses phrases pour argumenter l’homme fait preuve de raison. Cependant il s’emblerait que tout les hommes ne soient pas à égalité devant la possibilité de raisonner et c’est ce quidonne à la croyance un portée plus universelle que l’est celle de la raison. De ce fait la croyance ne semble pas avoir besoin de la raison, elle se construirait d’elle-même et se poserait en réponse a toutes les questions, toutes les craintes des hommes. Ainsi, vu grâce à la raison le propre de la croyance est d’émettre un doute, en effet puisque la raison ne peut pas catégoriquement dire « non,ça n’existe pas », elle ne peut que douter, même de façon infime, mais cela signifie-t-elle qu’elle démissionne ? Elle n’est pas mise en échec face à un problème, ce qui supposerait sa démission, mais a mon avis elle est, au contraire, le support de la croyance, c’est elle, ces faiblesses qui la rende nécessaire. Le doute n’est pas un échec, il permet à la raison d’avancer, par réfutation, douteet encore réfutation. La croyance est donc nécessaire à l’homme qui ne peut voir le monde uniquement comme un ensemble de phénomènes logiques et raisonnables, puisque ceux-ci ne suffisent pas à tout expliquer, à tout comprendre.
En outre, la croyance, par certains côtés est une facilité de pensée qui permet à l’homme de mieux traversé les moments les plus dures de la vie. On peut prendre…