La distanciation autobiographiquende gide dans ses oeuvres

La distanciation face au récit autobiographique dans L’immoraliste d’André Gide

Résumé de L’immoraliste :

L’immoraliste (écrit en 1902, Gide avait 33 ans) est la confession que fait Michel, le personnage principal, à ses amis, une nuit, devant le désert de Biskra. Michel est un pur produit d’une éducation puritaine et a fait d’austères études avant de devenir historien spécialisé dansl’Antiquité, les vieilles pierres. Il épouse Marceline (qu’il aura du mal à désirer) ; lors de leur voyage de noces en Tunisie il échappe de peu à la mort à cause d’une maladie dont il relèvera après de grandes souffrances et un affaiblissement considérable. C’est ensuite, de par ce retour à la vie et au contact d’enfants tunisiens, qu’il prendra conscience de ses priorités, de sa « soif de vivre »,et qu’il construira son « nouvel être ». Cette transformation radicale passera par une volonté de sentir son corps exister, par un désintérêt pour son métier, pour les vieilles pierres mortes auxquelles il préfère la chaleur du présent ; il devra aussi se débarrasser des conformismes, de ses contraintes puritaines : il cultive son bonheur à travers le culte du corps. Rentré en France avec la fragileet attentionnée Marceline, il passe l’été à La Morinière (propriété familiale en Normandie) avant de s’installer à Paris. Il y reprend son ancienne vie mais abhorre les gens qui l’entourent : il se sent différent. Il se rapproche en revanche de Ménalque, un individu délibérément sans attaches, qui veut vivre au fil de ses envies. Pendant un moment Michel croit que Marceline va lui donner unenfant, mais cela sera impossible, ce qui le plonge dans une quête effrénée de lui-même, de l’être qu’il a toujours souhaité devenir. Marceline tombe malade à son tour. Tout le reste du récit sera constitué par l’ambivalence de Michel qui d’un côté veut ne penser qu’à s’épanouir en tout égoïsme, et d’un autre s’occuper de Marceline (mais on a le sentiment qu’il souhaite presque sa mort). Tous deuxretournent à La Morinière ; Michel, contrairement à l’année précédente, s’intéresse moins à la gestion de ses terres qu’à certains ouvriers qui la travaillent, des voyous, des alcooliques, des braconniers ; des hors-la-loi. Il entraîne enfin Marceline dans une fuite en avant, ils logent 2 mois dans les Alpes où Marceline retrouvera un peu sa santé. Vers Mars, ils descendent en Italie : Marcelineretombe malade. Ils partent de nouveau jusqu’en Tunisie, prenant toujours les mauvaises décisions par rapport à la santé de son épouse, Marceline finira par mourir à Touggourt (proche de Biskra) tandis que Michel, délaissant sa femme, goûtait la vie la plus libre dans les nuits tunisiennes. Il restera finalement en Tunisie à Biskra, où il raconte sa « libération » à des amis : l’ouvrage que l’on vient delire.

BIOGRAPHIE DE GIDE :

André Gide et Paul Laurens (peintre) partent en octobre 1893 pour un voyage de neuf mois, en Tunisie, en Algérie et en Italie. Dès le départ, Gide est malade et son état empire à mesure que les deux jeunes gens descendent vers le sud de la Tunisie. C’est pourtant dans ce contexte, à Sousse, qu’il découvre le plaisir avec un jeune garçon, Ali. Laurens et Gides’installent ensuite à Biskra en Algérie, où se poursuit leur initiation, dans les bras de la jeune Mériem. L’intrusion soudaine de Juliette Gide (sa mère), inquiète pour la santé de son fils, vient rompre leur intimité, avant que le voyage ne reprenne sans elle, en avril 1894. À Syracuse, brièvement aperçue, succède la découverte de Rome – que Gide, toujours maladif, apprécie peu – et de Florence.Alors que Paul Laurens rentre en France, Gide poursuit vers la Suisse pour y consulter le docteur Andreae. Celui-ci diagnostique une maladie essentiellement nerveuse et lui redonne foi en sa santé. Après un passage par La Roque-Baignard, il retourne en Suisse et s’installe à La Brévine.
Les fiançailles avec sa cousine Madeleine ont lieu en juin 1895 en Algérie, le mariage, qui ne sera jamais…