La famille en france durant la seconde moitié du xxème siècle
La famille en France durant la seconde moitié du XXème siècle
Introduction :
Si nous comparions l’environnement familial des jeunes générations actuelles avec celui de leurs parents, nous trouverions des différences importantes, et cela se remarquerait encore plus si la comparaison se faisait auprès des grands-parents. En effet, en moins de trente ans, la structure du modèle familial, lesdéfinitions de ses liens et le statut juridique de ses membres ont tellement évolué que l’on a pu un moment croire à une crise familiale, et à une disparition de la Famille en France. Le modèle traditionnel du couple avec de nombreux enfants a explosé, et nous nous retrouvons avec une quantité de modèles familiaux possibles. Comment sommes-nous donc passés de la notion de la Famille à celle defamilles? Nous verrons tout d’abord que la famille au début des années 1950 apparaît comme un enjeu pour l’État qui depuis le début du siècle jusqu’à nos jours s’est efforcé de mettre en place une politique familiale, puis nous verrons que l’émancipation des individus dans la société française cause de profonds changements dans les fondements même de la famille traditionnelle. Enfin, nous étudierons lesnouveaux rapports à la famille qu’ont les Français, et les nouveaux enjeux que cela implique pour l’État dans ses programmes politiques.
I La politique familiale, déjà présente depuis les années 40, est renforcée lors de la relance de la société après la guerre
1) Des mouvements d’entraide soutiennent les familles depuis le début du siècle et surtout pendant les temps de guerre
Jusqu’en 1950,et même au-delà, la famille adoptait des modèles traditionnels particuliers, dépendant parfois de leur situation géographique. On trouvait la famille dite « nucléaire », où il y avait sous le même toit les parents et leurs enfants pas encore mariés, située dans le nord de la France. Il y avait aussi la famille « souche », où étaient regroupées trois générations: les parents vivant avec leurfils marié et son épouse, ainsi qu’avec les petits-enfants. Ce modèle se trouvait généralement dans le sud de la France. Au centre de la France se situait surtout la famille communautaire, où vivaient ensemble les parents avec leurs fils mariés ou non. Dès la fin du XIXème siècle on a vu naître les premières associations familiales sous l’impulsion d’églises protestantes et catholiques. Le but étaitd’organiser l’entraide des familles, en particulier les familles nombreuses. En 1914 la France compte 762 associations, et leur finit par attirer l’attention de l’État, qui s’intéresse aux familles. Ainsi le Code de la Famille est promulgué en juillet 1939 et des allocations familiales sont mises en œuvre. En 1942 sont mis en place des réseaux d’associations familiales pour représenter lesfamilles devant les pouvoirs publics, et en 1945 est créée l’Union Nationale des Associations Familiales. Les durs temps de la guerre encouragent ces mouvements d’entraide, surtout sous la devise nationale « Travail, Famille, Patrie ». On peut par exemple voir le Mouvement Populaire des Familles qui s’organise durant la guerre pour venir en aide aux familles de la classe ouvrière. À la fin de laguerre, l’esprit de solidarité perdure et des Associations Familiales Ouvrières sont créées. D’autres associations mettent en place des coopératives familiales d’alimentation, des services d’aide à domicile pour aider les familles à surmonter les difficultés de l’après-guerre.
2) Le Gouvernement affiche ses ambitions de mettre en place une politique familiale
Au lendemain de la guerre, l’intérêtpour la famille s’accroît. En effet, la famille représente traditionnellement l’unité de production principale d’un pays. Elle a aussi la fonction de socialiser les jeunes, même si alors les liens affectifs étaient assez faibles à causes de la dureté des conditions de vie. Dès 1945, le Gouvernement provisoire de la République veut associer les familles à la reconstruction civique, sociale,…