La iiième république et son armée
LA REPUBLIQUE ET SON ARMEE (1870 -1914)
L’armée ainsi que la Nation sortent humiliées par la défaite subie contre la Prusse après la signature du traité de Francfort le 10 mai 1871. Suite à quoi la France tient tout particulièrement à former une armée effective en prévision d’un nouveau conflit.
Dans un même temps, République et institution militaire coordonnent leur évolution respective.Tandis que la première tend à imposer ses idéaux de manière probante, la seconde parvient à s’imposer comme une base fondamentale à la construction démocratique en épousant tout spécialement son fort sentiment national. Ainsi l’armée se démocratise et évince progressivement sa réputation d’une institution archaïque et cléricale, qui ne semblait pas concorder avec les valeurs démocratiques.
Dansquelle mesure l’armée représente-t-elle un réel appui dans l’enracinement et l’évolution de cette République nouvelle ?
Si les débuts de la IIIème République ont été marqués par une forte cohésion avec l’institution militaire (I), de nombreuses crises internes au système ont coupé ce lien prometteur jusqu’aux prémices du premier conflit mondial (II).
I. La République et son armée : unealliance nécessaire au bon fonctionnement du régime dans ses débuts.
A. Une armée au service du sentiment national à travers son désir de renouer avec la fierté ainsi qu’à travers les réformes qu’elle entreprend
1. L’armée, réceptacle d’une revanche espérée par la République
La notion de revanche prend ici plusieurs sens : tout d’abord celle contre la Prusse, après la défaite de Sedan en1870. La défaite contre la Prusse a vu le territoire français se réduire après la perte de l’Alsace une partie de la Lorraine. En effet il faut adopter une réorganisation de l’armée afin d’anticiper toute reprise de guerre contre la Prusse. Ainsi d’une armée de 100 000 hommes en 1871 les effectifs atteignent 500 000 lors de la première conscription datée de 1798 instituée par la loiJourdan-Delbrel jusqu’à 3.5 millions en 1914. La République peut compter sur son armée car même si celle des années 1880 est composée de peu de républicains, elle se présente comme l’une des rares institutions indépendantes du pouvoir.
On insiste donc sur l’effort militaire avec la construction de nouvelles casernes par nécessité de loger tous les nouveaux conscrits. On ajoute à cela beaucoup de sociétésmêlant civil et militaire afin de réaliser d’insérer l’armée démocratiquement en faisant en sorte que « les citoyens soient tous aptes à supporter les épreuves de la patrie ».
2. Une réorganisation militaire qui tend vers une démocratisation : la loi militaire du 27 juillet 1872.
Cette réforme instaure le service militaire obligatoire de cinq ans dans l’armée active. Cependant au-delà d’uneannée de service, un tirage au sort est procédé pour distinguer les différentes durées de services entre les hommes en tenant compte des impératifs budgétaires et des dispenses accordées, comme pour els élèves des Grandes Ecoles, le clergé . Ainsi il n’y a pas d’égalité en ce qui concerne le service militaire. En outre sont créées une dizaine de régions militaires pour se calquer quelque peu sur lemodèle prussien. L’objectif à terme de cette réforme consiste à transformer l’armée en « grande école des générations futures ». L’école se doit de tenir un nouveau rôle : celui de réconcilier la Nation, comme avec le passage obligatoire par les casernes qui ancrent les idéaux républicains en empreignant tous les hommes de nouvelles idées se détachant du conservatisme.
B. Une armée à lafois encensée par le peuple et marginalisée par le pouvoir politique
1. Une sacralisation de l’armée par la population
L’armée devient « Arche Sainte » et la population semble la mettre au devant de la scène par un esprit folklorique comme des chansons, slogans ainsi que des manifestations. Sont organisés des défilés militaires comme sur les Champs Elysées appelés à l’époque Longchamp qui…