La lettre g

LA LETTRE G

Q : Avez-vous vu dans la loge un signe qui symbolise l’harmonie de l’être ?
R: Oui. On voit briller à l’Orient l’E. F.
Q : Cette étoile symbolique ne contient- elle aucun autre emblème ?
R : On voit au centre, la lettre G.

Cette lettre G relève pour moi du mystère de la création ou de la quadrature du cercle. Pourquoi une lettre ? Pourquoi un G ? G, comme géométrie, gnose,gravitation, génie, génération. Certes… mais encore…Je me plonge dans les tentatives d’explications données à la lettre G, qu’elles soient par associations phonétiques (Iod, God…), grammaticales ou encore par coïncidences historiques et graphiques.
Et alors ? Rien : des mots. Et surtout une désagréable impression de stagnation qui m’agace. Et comme avec tout ce qui m’agace, je jouel’indifférence. Mais à chaque tenue, cette lettre G est là, qui me nargue tel le chiffon rouge agité devant le taureau. Alors si ce G, veut ma mise à mort, je me prête au combat.
Et G, que désigne t-il ? La lettre G constitue la voie d’accès à la Connaissance (i.e. manuel d’instruction 2°degré). C’est précisément cette lettre qu’il nous est demandé de connaître et d’éprouver pour progresser sur le chemin denotre construction.

La lettre G contiendrait- elle, alors un principe porteur de la voie qui mène à la Connaissance, à la voie royale (I), pour que cette voie royale nous livre le secret de l’art de bâtir : l’art royal (II) ?

I – Une lettre (G), porteuse de la voie qui mène à la connaissance : la voie Royale

Les hommes de la lettre G, c’est ainsi que l’on nomme encore parfois les compagnonsmaçons. Etrange appellation. Etrange grade, qui au fil de nos 5 voyages nous laisse mesurer l’immensité du parcours à tracer. Par où et comment commencer ?

Pourquoi pas par cette lettre G, dont la forme de toute évidence dépasse l’art du trait. Symbole dans le symbole, son emplacement est d’importance. Elle se trouve au centre du cercle dans lequel est inscrit l’EF. Pentagramme, image de larégularité géométrique, la Pentade, nombre de l’harmonie, rythme de l’âme du monde.
Et si la lettre G, qu’elle que soit sa forme, était là pour orienter l’initié(e) dans sa quête, celle de son harmonieuse intégration dans l’Univers, par la Connaissance, la Gnose? Mais à quoi bon connaître le cosmos, ses rouages, ses mutations, sans la Connaissance de l’homme qui l’éprouve. Si je ne sais paspasser des lois qui me régissent à la Loi qui me fonde, cette Connaissance reste vaine.

Il y a probablement, un point, un instant initial d’une telle intensité, d’une telle force qu’il infléchit la vie entière. Un point-principe qui permet d’inscrire le cercle dans un carré, le carré dans le cercle, ou encore l’EF, autour et par rapport à ce point, quintessence de la Connaissance que lecompagnon est censé chercher, et qui pas à pas, lettre par lettre lui raconte que tout est proportion, articulation, ordonnancement, que tout est dans le nombre, que tout est (G) éométrie.
Non celle, de nos souvenirs d’écolière, mais celle sacrée dans laquelle se trouve le principe qui nous crée, nous fonde : le verbe géométrique.

Cette géométrie sacrée, si elle n’épargne ni la brisure de la lignedroite, ni l’arrête vive de l’angle ou le doute de la courbe, elle a été, pour moi, un joyeux déclic dans ce grade aride qu’est celui du compagnonnage. Les nombres sont aussi qualité. Le deux, la dualité, principe unique qui se dédouble. Le 3, la ternarité, le 5, la combinaison du deux et du trois. Les pythagoriciens le considéraient comme le nombre de l’amour et de l’harmonie réalisée dans lamatière. Ce nombre fonction du pentagramme présente la particularité unique d’engendrer une nouvelle figure proportionnellement à la première, par simple bourgeonnement. Il incarne la loi de croissance des organismes vivants.
« Croître et multiplier » par le nombre, cette force d’ordre qui lutte contre le chaos et lui substitue une harmonie. Le nombre, ordonnancement des formes manifestées….