La littérature au xiième siècle
Le XVIIe siècle
Intro
La période centrale de ce XVIIe siècle est le « siècle de Louis XIV, qui ne concerne en réalité que la seconde moitié de celui-ci (1660-1715).
Au XVIIe siècle, la res literaria quitte son sens latin humaniste (= tous les savoirs hérités de l’antiquité) pour devenir la littérature, les belles-lettres au sens moderne, à un usage gratuit de la fiction pour le plaisir etl’ornement. Le latin, même après le XVIe siècle est resté la langue officielle en Europe de la res publica literaria (cf place du latin dans l’enseignement, lecture comme première expérience littéraire des bucoliques de Virgile). Dans les ventes de livre, corpus d’œuvres latines ou d’inspiration religieuse majoritaires devant la littérature, qui ne concerne qu’une frange très restreinte de la société.Ais ! sous louis XIII, constitution d’une audience pour le théâtre, fixation des genres plus précise (le roman est le genre en plein essor sous Henri IV jusqu’en 1660) ; le public participe de plus en plus à modeler le champs littéraire, comme le montrent son intervention les débats littéraires ( du Phèdre, de l’école des femmes, et du Cid) : la promotion du modèle de l’honnête homme etl’avènement d’une littérature de cour ont constitué un champ littéraire ( notamment sous Louis XIV qui développe les arts et les lettres et confère à l’homme de lettres un statut spécifique).
C’est aussi la grande époque du baroque, caractérisé par la promotion de l’éloquence sacrée, la primauté de l’oral contre l’écrit, la mise à contribution des arts visuels, imités par la poésie et la rhétorique,théâtralisation de la vie et du monde, prestiges de l’apparence, poétique du desengano
Chapitre I : de la « res literaria » à la littérature. La préciosité y est aussi contemporaine de l’âge classique, de sorte que les délimitations de courants s’avèrent difficiles, certains allant jusqu’à considérer que le classicisme est une variante assagie du baroque européen.
On peut articuler l’évolutionlittéraire aux évènements politiques :
Une période Henri IV, moment de restauration monarchique après des temps troubles, permet à la littérature de retrouver ses marques (bilan de la pléiade, essor du théâtre, renouveau de l’éloquence) et de fonder du nouveau (Malherbe)
L’époque du classicisme de Richelieu serait celui de la régularisation des genres( notamment le théâtre) et la mise en place d’unelégislation de la langue, avec la fondation de l’Académie( 1635)
L’époque de la régence et de la Fronde permettrait une relative libéralisation de la littérature, avec l’essor du burlesque, le triomphe du roman héroique, qui célèbre notamment les valeurs aristocratiques mises en cause par Richelieu=> l’inflexion politique correspondrait à une inflexion esthétique , notamment autour de Nicolas Fouquetdont le mécénat ( il protège Scudéry, Pellisson, La Fontaine, Scarron) favorise l’invention de l’esthétique galante
L’avènement de Louis XIV est le moment de la remise en ordre( disgrâce de Fouquet en 1661) et de la continuation par le jeune roi de cette politique artistique avec la récupération d’auteurs et d’artistes : le classicisme est contemporain des 20 premières années du règne, avant ledurcissement moral de la cour (installation à Versailles en 1682) et les nouvelles inflexions religieuses (Révocation de l’édit de Nantes, 1685).
La querelle des Anciens et des Modernes serait l’ultime épisode du siècle, signe avant-coureur des choix esthétiques et philosophiques du siècle suivant. C’est certes clair, mais il faut éviter de « réduire » sociologiquement la vie des formes et destextes, et rendre au « Parnasse » la part de liberté qu’il revendique.
L’histoire de la vie littéraire doit être pratiquée pour elle-même en conservant cependant à l’esprit les visions politiques, religieuses, philosophiques et scientifiques qui influent sur la « vision du monde » des artistes. De plus, on note les facteurs propres de son évolution ; de façon externe, les réseaux…