La méthode uva
LA METHODE GP : APPORTS ET APPLICATIONS D’UNE METHODE ALTERNATIVE DE CALCUL DES COUTS
Yves LEVANT Maître de Conférences Faculté Jean Monnet de Sceaux 54, boulevard Desgranges 92331 SCEAUX Cedex E Olivier de LA VILLARMOIS Maître de Conférences IAE de Lille 104, avenue du Peuple Belge – 59043 LILLE Cedex Tél.: 03.20.12.24.82 – Fax.: 03.20.12.34.00
Résumé La méthode GP représente une réellealternative en matière d’évaluation des coûts : elle repose sur des hypothèses qui permettent une simplification du système de comptabilité de gestion. Après avoir précisé le principe de la méthode GP et ses évolutions, trois applications de la méthode seront décrites. Ces études de cas permettront de confirmer les intérêts de la technique mais aussi de souligner les différences qui existent entre lespréconisations faites par les promoteurs de la méthode et les pratiques. Mots clefs. – méthode GP – comptabilité de gestion – études de cas.
Abstract The Method GP represents a real alternative as regards costing : it relies on assumptions which allow a simplification of the system of management accounting. After having specified the principle of method GP and its evolutions, threeapplications of the method will be described. These case studies will make it possible to confirm the interests of the technique but also to underline the differences which exist between the recommendations made by the promoters of the method and the practices Keywords. method GP – management accounting – case studies.
La dernière décennie de recherche en comptabilité de gestion a été fortement marquéepar les débats autour des contributions de l’ABC (Lebas et Mévellec, 1999). Les limites de la méthode des sections homogènes ont été mises en évidence et des moyens pour y remédier ont été proposés. Toutefois, depuis son origine la méthode des sections homogènes a été critiquée et des alternatives proposées, en particulier dans les années 50 avec les méthodes indicielles. Les méthodes deséquivalences (CNPF, 1957), des nombres caractéristiques (Audoye, 1955) sont des exemples de méthodes indicielles, mais celle qui a connu le plus grand succès est la méthode GP (Perrin, 1962). Cette méthode développée par Georges Perrin à la fin des années 30 est encore promue par des cabinets de conseil. Elle a connu le nom de méthode UP (pour Unité de Production) et aujourd’hui de méthode UVA (pour Unitéde Valeur Ajoutée) afin de briser l’ancienne référence à la notion de production (Fiévez et al., 1999). Le principal intérêt de la méthode GP, et de ses évolutions, est la simplification du calcul des coûts qui repose sur le principe des constantes occultes énoncé par Georges Perrin (1962). Ainsi, le premier argument des promoteurs de la méthode est la possibilité de calculer, avec des moyensraisonnables, la rentabilité de chacune des factures émises par l’entreprise. L’exposé du principe général de la méthode GP et de ses évolutions permettra, par comparaison avec les méthodes traditionnelles (sections homogènes ou ABC), d’identifier ses apports et ses principales limites. Ensuite, l’étude de trois cas d’entreprises ayant choisi d’appliquer la méthode mettra en évidence les divergencesqui existent entre les préconisations des promoteurs de la méthode et les pratiques, mais surtout la grande variété des utilisations de l’information produite.
1. Principes de la méthode GP
Deux catégories de méthodes seront successivement formalisées : les approches traditionnelles et la méthode UVA, qui représente le dernier développement de la méthode GP. Il existe de nombreux points communsentre l’ABC et la méthode des sections homogènes, la principale différence étant les imputations en cascades impliquées par cette dernière méthode (Bouquin 2000, p.136). C’est la raison pour laquelle nous distinguerons les méthodes traditionnelles des méthodes indiciaires qui
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constituent une réelle alternative. Les formalisations qui seront proposées permettront d’identifier les forces…