La relation d’aide au coeur du soin infirmier
I) Nécessité de la relation d’aide lors de la période d’adaptation.
J’effectue mon stage dans le service protégé d’une maison de retraite, les résidents qui y demeurent sont majoritairement atteints de la maladie d’ALZHEIMER et de différents types de démences.
Premier contact
Mme N est résidente du lieu depuis moins d’une semaine. Lors de notre première rencontre, l’incompréhension desa situation est visiblement palpable. Elle erre dans le service allant d’une personne à l’autre et répétant inlassablement la même question. « Où suis-je ? » et « qu’est ce que je fais ici ? »
Quand elle s’adresse à moi, je suis désemparée, ne sachant quoi répondre. J’hésite entre la réponse employée par les autres soignants ou une tentative d’explication sur les raisons réelles ?
Dans unpremier temps, pour ne pas laisser Mme N dans l’expectative, je lui délivre une information identique à celle donnée par l’ensemble du personnel. Plus tard, je m’interroge sur la possibilité de l’informer sur sa pathologie et les répercutions que cela peut entrainer.
Réflexion et hypothèse
Le patient doit recevoir une information claire et objective. A-t-elle été informée par sonmédecin ? Si oui, quand a eu lieu l’entretien ? Est-ce envisageable ? Comment peut-elle réagir à cette annonce ? Cela peut être trop difficile, est ce pour cela que les soignants n’y font pas allusion ?
Sachant que la maladie d’ALZHEIMER entraine une altération de la mémoire à court terme et que Mme N en est à ce stade (oubli entre autres de la visite de son fils peu après son départ) est ce biennécessaire d’entamer cette démarche ?
Il parait évident que si son médecin a informé Mme N, cette dernière ne s’en souvient pas. Si je l’informe sur sa pathologie en lui expliquant que c’est pour cette raison qu’elle réside ici, je peux supposer qu’elle va oublier l’information et qu’il va falloir la lui répéter sans cesse. Cependant prendre le temps de poser la situation avec elle en s’installant dans unlieu adapté, c’est l’intégrer à sa prise en charge, le but étant de l’aider à comprendre la situation pour espérer diminuer l’angoisse. De plus, lorsque les soignants lui indiquent qu’elle se trouve en « maison de repos » : Mme N en veut énormément à son fils et vit ce placement comme un abandon de sa part.
Cet entretien présente un double intérêt qui vise à faire entrevoir à Mme N la décisionprotectrice et bienveillante difficilement prise par son fils. Il serait peut être souhaitable de s’entretenir avec lui de cette difficulté afin qu’il puisse apporter sa participation dans la prise en charge de sa mère.
Partage des savoirs et travail d’équipe
Cette réflexion m’a conduite à m’entretenir avec le médecin coordinateur du service, qui a confirmé mon hypothèse quant à l’oubli del’entretien. Toutefois, il n’apparait pas inutile de l’envisager, nous pouvons même en attendre des effets bénéfiques en ce qui concerne la diminution de l’angoisse pendant la période nécessaire à son adaptation. Dés lors je m’attache à préparer cet entretien et programme avec l’accord et la participation de l’équipe plusieurs activités visant à favoriser l’insertion de Mme N au sein du groupe.En effet créer des liens au cours de moment ludiques mais qui n’en demeurent pas moins thérapeutiques devrait également faciliter la transition. Lors de ces activités, l’aspect culturel sera mis avant car Mme N est très attachée à ses racines allemandes, et il parait judicieux de profiter de ces séances pour entretenir les acquis ainsi que les souvenirs.
L’entretien
L’objectif del’entretien est de conduire Mme N à une réflexion qui lui permette de comprendre et d’accepter son changement de domicile, aux moyens de différents outils de communication verbale ou non verbale tels que la reformulation, la verbalisation, l’écoute active, les questions ouvertes… Le but étant de produire un certain travail psychique, favoriser l’auto-écoute afin de permettre à Mme N de s’entendre,…