La religion est-elle une nécessité sociale ?
Dissertation de philosophie :
La religion est-elle une nécessité sociale ?
La religion est présente dans toute société. Il est possible de repérer, même chez les plus laïcisées d’entres elles, des résidus de conscience religieuse. La religion fait donc partie intégrante de nos sociétés. Devant ce constat nous nous interrogeons : Pourquoi cette omniprésence de la religion ? Est-elleindispensable à l’Homme ? Au bon fonctionnement des sociétés ? En d’autres termes, est-elle une nécessité sociale ? Dans un premier temps, nous verrons qu’elle en est une pour ensuite évoquer le fait qu’elle doit être transcendée, que l’Homme doit devenir sacré pour l’Homme.
Le terme « religion » vient du latin religio, seulement, ce dernier pourrait à son tour venir des termesreligare (relier), religere (rassembler) ou encore relegare (respecter). A ces différentes pistes étymologiques, certains voient un rapport avec ce que Bergson appelait la « religion dynamique » (piété qui relie les hommes à la divinité) et la « religion statique » (pratique rituelle institutionnalisée). Nous pouvons également y trouver un dénominateur commun, celui du bon fonctionnement de lasociété ; lui-même basé sur des notions de respect et de solidarité. En effet, la religion favorise la cohésion sociale. Elle guide l’action des hommes, d’une communauté. Celle-ci permet aussi d’établir un but commun à l’humanité. La religion est donc un médiateur reliant les hommes entre eux par le partage de mêmes croyances et de mêmes conduites. D’ailleurs, Emile Durkheim disait, dans Les formesélémentaires de la vie religieuse : « Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire séparées, interdites-croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale tous ceux qui y adhérent. »
Au-delà de rassembler les hommes, la religion joue un rôle similaire à celui de la politique ou du corps judicaire. Elle instaure desrègles, des lois, des interdits, afin de réguler les conflits. Dans la religion monothéiste, la figure du Dieu concentre tous les pouvoirs, il est le père tout puissant. Il est à la fois inquiétant et adoré (ambivalence Œdipienne). La religion fait donc régner l’ordre par la crainte et l’admiration qu’elle suscite. Elle apaise aussi la violence au sein du groupe par le biais du sacrifice et del’interdit. Le sacrifice fait partie des valeurs suprêmes de la religion, il consiste en une ritualisation de la violence qui permet une catharsis, une purgation du désir de meurtre. Nous pouvons dire que la religion est une façon comme une de contrôler le peuple.
La religion permet aussi aux hommes d’apporter des réponses aux questions métaphysiques qu’ils se posent. « L’homme est un animalmétaphysique ». Il à une « tendance irrépressible » à se poser des questions (que ce soit sur l’origine absolue, les sens et les finalités ou encore la mort) que la science ne pourra jamais résoudre selon Schopenhauer. La religion répond au désir de protection des hommes, à ce désir de certitudes qu’ils ressentent. Elle apaise l’angoisse liée à ces désirs infantiles inassouvis en fournissant des dogmes(affirmations considérées comme des certitudes indiscutables). Freud qualifiait la religion d’« illusion répondant à la détresse infantile de l’homme » La religion est, de surcroit, une consolation, elle est « l’opium du peuple » disait Marx dans sa Critique des principes de la philosophie du droit d’Hegel. Aussi est-elle un moyen de supporter la douleur, la rudesse de la vie sur terre de part le faitqu’elle promet justice et amour dans l’au-delà. Elle est alors synonyme d’espoir, donne une raison de vivre à certains. De plus, elle possède une fonction de protestation, de critique contre l’injustice et les formes sociales établies par l’homme. Nous pouvons dire que c’est un certain contexte social, économique et politique qui est à l’origine de la religion. La religion est donc une…