La vitesse
Propos sur la vitesse Je crois que la principale erreur de notre temps, c’est de chercher en toute chose la vitesse. Car la vitesse use les machines et abrutit les gens. Suivez-les. Ils se lèvent en courant ; ils se jettent de l’eau sur le corps et du café brûlant dans l’estomac ; ils courent dans la rue ; ils montent dans le tramway comme à l’assaut, et pendant que le moteur ronfle, ils seprécipitent sur le journal et le dévorent comme s’ils voulaient rattraper aussi les événements ; en cinq minutes, ils ont lu six pages… Alors, ils descendent et s’enfuient vers leur travail ; ils vont tout à l’heure surveiller des métiers, taper sur une machine à écrire parce que la plume va trop lentement, hurler au téléphone parce que les lettres arrivent trop tard. Ainsi jusqu’au soir, et encore lelendemain. Il y avait pourtant des choses à voir, toute heure, car les saisons vont leur petit train, comme au temps des rois fainéants. Ce matin, un gai soleil dorait les toits de la ville ; les collines qui ferment les rues étaient enveloppées d’une vapeur bleue ; une giboulée séchait entre les pavés. […] Mais qu’ont-ils donc pu voir, ces hommes-abeilles qui vont droit au but, en ronflantcomme des projectiles ? Alain 1. Les mots ou expressions clefs. Je crois que la principale erreur de notre temps, c’est de chercher en toute chose la vitesse. Car la vitesse use les machines et abrutit les gens. Suivez-les. Ils se lèvent en courant ; ils se jettent de l’eau sur le corps et du café brûlant dans l’estomac ; ils courent dans la rue ; ils montent dans le tramway comme à l’assaut, etpendant que le moteur ronfle, ils se précipitent sur le journal et le dévorent comme s’ils voulaient rattraper aussi les événements ; en cinq minutes, ils ont lu six pages… Alors, ils descendent et s’enfuient vers leur travail ; ils vont tout à l’heure surveiller des métiers, taper sur une machine à écrire parce que la plume va trop lentement, hurler au téléphone parce que les lettres arrivent troptard. Ainsi jusqu’au soir, et encore le lendemain. Il y avait pourtant des choses à voir, toute heure, car les saisons vont leur petit train, comme au temps des rois fainéants. Ce matin, un gai soleil dorait les toits de la ville ; les collines qui ferment les rues étaient enveloppées d’une vapeur bleue ; une giboulée séchait entre les pavés. […] Mais qu’ont-ils donc pu voir, ces hommes-abeillesqui vont droit au but, en ronflant comme des projectiles ? 2. Alain 3. les mots de liaison. Je crois que la principale erreur de notre temps, c’est de chercher en toute chose la vitesse. Car la vitesse use les machines et abrutit les gens. Suivez-les. Ils se lèvent en courant ; ils se jettent de l’eau sur le corps et du café brûlant dans l’estomac ; ils courent dans la rue ; ils montent dans letramway comme à l’assaut, et pendant que le moteur ronfle, ils se précipitent sur le journal et le dévorent comme s’ils voulaient rattraper aussi les événements ; en cinq minutes, ils ont lu six pages… Alors, ils descendent et s’enfuient vers leur travail ; ils vont tout à l’heure surveiller des métiers, taper sur une machine à écrire parce que la plume va trop lentement, hurler au téléphoneparce que les lettres arrivent trop tard. Ainsi jusqu’au soir, et encore le lendemain. Il y avait pourtant des choses à voir, toute heure, car les saisons vont leur petit train, comme au temps des rois fainéants. Ce matin, un gai soleil dorait les toits de la ville ; les collines qui ferment les
rues étaient enveloppées d’une vapeur bleue ; une giboulée séchait entre les pavés. […] Maisqu’ont-ils donc pu voir, ces hommes-abeilles qui vont droit au but, en ronflant comme des projectiles ? Alain car : et : et : s’ : parce que : parce que : ainsi : et encore : pourtant : car : mais : donc : cause addition addition condition cause cause cause addition opposition cause opposition conséquence
4. Résumé le texte en trois phrases. « La grande méprise de notre époque, c’est la recherche de…