L’approche communautaire et perception de la population sur le financement des soins de santé primaires en haïti
Dans un grand nombre d’états des pays en voie de développement, l’achat d’un ensemble essentiel d’actions sanitaires pour tous est au-delà des moyens du pays. Toutefois, un système de santé par ses acteurs et le profil de la population desservie diffère d’un pays à l’autre. Dans les pays du Sud, le financement du système de santé se base sur l’intervention de 4 acteurs: la population, lesinstitutions de santé, le Ministère de la santé et les bailleurs de fonds internationaux. En tenant compte de l’acteur « population », plusieurs aspects peuvent être considérés.
Selon le rapport sur la santé dans le monde 2003-Façonner l’avenir, l’OMS privilégie les soins de santé primaires pour une progression équitable de la santé. Il va de soi qu’idéalement, le premier contact du patient avec lesystème de santé devrait être le niveau de soins de santé primaires. 90% des problèmes d’une population peuvent trouver une réponse à ce niveau de soins. Cet objectif reste malgré tout fort risqué vu les ressources humaines et financières disponibles. En Haïti, faire accéder à toute la population à ces soins de santé primaires demeure une priorité pour le gouvernement. Certaines zones du territoirenational sont complètement dépourvues de prestations de services principalement par manque de financement et la société en souffre. Connaît-elle les vraies raisons de cette insuffisance ? Les méthodes adoptées par les responsables pour concevoir une stratégie financièrement favorable se font plutôt à sens unique, ils abordent toujours ce volet financier sans vraiment tenir compte de l’opinion dela population. Alors que les objectifs de financement concernent principalement la façon dont les fonds sont obtenus pour financer le système de santé, l’objectif d’utilisation a trait davantage à la façon dont les fonds sont dépensés par le système de santé. Comme résultat de ce manque de préparation, certaines planifications sont accueillies sans enthousiasme par les utilisateurs : réticences àcotiser pour une hypothétique future maladie, crainte d’attirer la maladie sur soi en la prévoyant, manque de confiance, malheureusement assez souvent justifiée – en les gestionnaires du fonds, rigidité du mode de paiement, sélection des groupes à risque…
Le système doit promouvoir ou permettre un élément de solidarité ou d’entraide à l’intérieur de la communauté ou entre les communautésconcernées. Il doit contribuer à rendre les usagers du système conscients du cout financier des soins, de sorte que les communautés puissent prendre part à court, moyen ou long terme dans une participation à la gestion sur une base d’information et de compréhension correcte sur le volume et la provenance des moyens financiers nécessaires.
Ces utilisateurs des soins de services peuvent vouloircontribuer au financement de leur santé quel soit faite de façon directe ou indirecte. Les décideurs connaissent-ils en réalité la limite des capacités de financement des habitants ? la valeur de la quote-part que les usagers consentiraient à payer en vue d’être membre d’un système de préfinancement pour une consommation future de prestation de soins de santé primaire ? Plusieurs enquêtes sur laperception de la population ont porté sur l’accès aux services qui est une dimension de la perception de la qualité ; l’efficacité et la continuité. Il est essentiel que les droits, le droit à la santé et les obligations de la population soient bien compris par tous. Une concertation à base communautaire aurait permis de faire un diagnostic financier, d’établir le contexte et de planifier en conséquencepour un financement équitable et satisfaisant pour tous. Les enjeux sont ils bien compris par la population? La signification des dénominations telles que « système financé par l’impôt » ou « système d’assurance maladie » n’est pas claire pour la population. Les pouvoirs publics doivent pouvoir diminuer l’appréhension de cette population face à ces dénominations.
Comment veux-t-elle…