L’argumentation
DISSERTATION
Sujet : Dans Les Mots, Sartre affirme qu’il faut prendre « sa plume pour une épée. » Pensez-vous que la littérature doive avoir cette finalité argumentative ? Votre réponse sera argumentée et illustrée d’exemples précis.
La littérature est un art. C’est l’art de l’écriture qui, comme n’importe quel autre mouvement artistique est varié, plein de changements et de déclinaisons.Par ses multiples variantes, la littérature peut toucher un grand nombre de personnes. Ses déclinaisons sont dues aux différents mouvements instaurés d’époques en époques puisqu’en évoluant la littérature a multiplié ses fonctions ainsi que le nombre de nouveaux mouvements littéraires. Sartre affirme qu’il faut « prendre sa plume pour une épée ». La plume qui sert à écrire est comparée à l’épéequi sert à se battre et de préférence à vaincre ses ennemis. Ici le combat est littéraire. Une question découle de cette citation : La littérature peut-elle être considéré comme une arme ? Dans un premier temps, l’explication de ce qui transforme cet art en outil non négligeable pour exprimer ses convictions justifiera cette affirmation ; puis dans un deuxième temps l’étude des autres fonctions dela littérature nuancera ces propos.
La littérature est un outil non négligeable pour le combat. En effet, l’existence de certains genres littéraires comme le pamphlet, la polémique, la satire ou encore les essais prouvent qu’elle est omniprésente dans l’expression des convictions d’une personne. Sartre dit « La littérature nous jette dans la bataille; écrire c’est une certaine façon devouloir la liberté; si vous avez commencé de grès ou de forces vous êtes engagées. » Ce qui signifie que selon lui, littérature signifie engagement de l’auteur. Certains comme Edward Buller Lytton vont plus loin que lui puisqu’il affirme que « la plume est plus puissante que l’épée », il pense que le combat littéraire et plus fort que le combat réel.
Les auteurs peuvent utiliser la littérature pourdéfendre des causes perdues, comme Zola le fait dans « J’accuse », ou il prône l’innocence du Colonel Dreyfus. Grâce à son récit, Dreyfus est acquitté. Voltaire, avec l’affaire Calas, a innocenté un homme mort pour un crime par le simple pouvoir des mots. Cependant, le plus connus, celui qui fut le premier à mesurer le pouvoir de la rhétorique, fut le grand Cicéron. Par exemple, dans le procès deVerrés, il touche l’intouchable par des discours, Verrés, ce préteur sicilien puissant et craint, sera obligé de s’exiler à la suite des révélations de Cicéron, par les mêmes procédés il démonte la conjuration de Catilina, avec également des discours très célèbres.
Certains écrivains usent de leur éloquence pour dénoncer. Dans les Lettres Persanes, Montesquieux critique fortement le ridicule de lasociété du XVIIIème, les changements incessants de la mode par exemple. Dans le mariage de Figaro, Beaumarchais s’attaque à la hiérarchisation de la société, aux privilèges et à l’injuste inégalité sociale dont le peuple est victime aux siècles des Lumières. Il dénonce la réalité que tous vive mais que personne n’avoue. Victor Hugo, dans le dernier jour d’un condamné fait un plaidoyer contre lapeine de mort, il fustige également la cruauté du peuple français qui se délecte des spectacles qu’offrent la place de Grève. Plus tard, André Gide dénonce les abus du système colonial dans Voyage au Congo. Boris Vian quant à lui, parle de la décolonisation dans son poème « Le Déserteur », où il dénonce la guerre du Vietnam en s’adressant directement au président de la République française del’époque : René Coty, ce poème fut censuré.
De plus, certains auteurs lancent des appels aux secours. Malraux, parti en Espagne durant la guerre civile, écrit là-bas L’Espoir, un roman de lequel il y expose la situation désespérée en Espagne à cause de cette guerre et demande de l’aide aux européens qui ne sont pas disposés à s’offrir car ils sont en pleine préparation de leur guerre mondiale….