Latin

L’histoire des Horaces et des Curiaces.

[pic]

Numa Pompilius eut pour successeur Tullus Hostilius, à qui l’on donna librement le trône pour honorer son courage. Il fonda toute la disciplinemilitaire et l’art de la guerre. Lorsqu’il eut parfaitement exercé la jeunesse, il osa provoquer les Albains, peuple redoutable, et qui avait longtemps tenu le premier rang. Mais comme, par l’égalité deleurs forces, les deux nations s’affaiblissaient dans de fréquents combats, on voulut abréger la guerre; trois frères de part et d’autre, les Horaces et les Curiaces, furent chargés des destinées deleur pays. La lutte incertaine, mais glorieuse, eut une issue miraculeuse. D’un côté, en effet, les trois combattants étaient blessés; de l’autre , deux avaient été tués; l’Horace qui survivait ajoutala ruse au courage; pour diviser l’ennemi, il feignit de prendre la fuite; et fondant sur ceux qui le suivaient à des distances inégales, il les terrassa l’un après l’autre. Ainsi, gloire donnée à peude nations! la main d’un seul homme nous obtint la victoire ; il la souilla bientôt par un parricide. Il vit sa soeur pleurer auprès de lui sur les dépouilles d’un Curiace, son fiancé, mais l’ennemide Rome. Horace punit par le fer les larmes intempestives de cette jeune fille. Les lois réclamèrent le châtiment du coupable; mais la valeur fit oublier le parricide, et le crime disparut devant lagloire. Cependant les Albains ne furent pas longtemps fidèles : car, dans une guerre contre les Fidénates, où, d’après le traité, ils servaient comme auxiliaires, ils attendirent, immobiles entre lesdeux armées, que la fortune se déclarât. Mais l’adroit Hostilius vit à peine ces alliés s’avancer vers l’ennemi, que, pour rassurer les esprits, il feignit d’avoir lui-même ordonné ce mouvement, feintequi remplit d’espérance nos soldats, et les Fidénates d’effroi. Le dessein des traîtres demeura ainsi sans effet. Les ennemis, ayant donc été vaincus, l’infracteur du traité, Mettus Fufétius, fut…