Le droit à la paresse : critique

Les idées révolutionnaires, pour son époque, de Lafargue paraissent à première vue saugrenues, et surtout excessives, à l’image des trois heures de travail quotidiennes qu’il prône. Cependant, formepamphlétique oblige, les nombreuses hyperboles employées cachent des arguments pertinents et fondés. Ainsi, on retrouve des idées de Lafargue appliquées dans de nombreux pays européens, enparticulier la France. En outre, certains aspects de son livre sont toujours d’actualité.

I)
Dans de nombreux pays du «Nord», le temps de travail n’a cessé de diminuer depuis le XIXe siècle.
Prenonsl’exemple de la France : – la durée de travail est de 84 h par semaine (12 h par jour sans jour de repos) lors de la parution du Droit à la paresse en 1880 ;
elle passe à 70 h par semaine (10 h par jour)suite à de nombreuses grèves en 1900, soit peu après la parution de l’ouvrage de Lafargue ;
elle passe à 60 h avec l’instauration d’un jour de repos hebdomadaire en 1906 (toujours 10 h par jour) ;elle passe à 48 h par semaine (8 h par jour) en 1919 ;
elle passe à 40 h hebdomadaires, sans réduction de salaire, sous l’impulsion du Front Populaire en 1936, qui instaure également 2 semaines decongés payés la même année ;
une troisième semaine de congés payés est votée en 1956, suivie par une quatrième en 1963 ;
le gouvernement de gauche de Miterrand instaure la semaine de 39 h, ainsiqu’une cinquième semaine de congés payés en 1982
la semaine de 35 h est fixée par la loi Aubry en 1998.

De même, dans les principaux pays industriels d’Europe, le temps de travail est passé de 70-80 hpar semaine au XIXe siècle à 35-40 h par semaine de nos jours.
Toutes ces réductions ont été rendues possibles par les innovations technologiques, par la mécanisation du travail, comme Lafarguel’avait préconisé.

La réduction du temps de travail, les jours de repos ainsi que les semaines de congés payés ont permis aux salariés d’avoir du temps libre, qu’ils peuvent consacrer à enrichir leur…