Le mensonge dans le roman de radiguet « le diable au corps »

Le mensonge est l’énoncé délibéré d’un fait contraire à la vérité, ou encore la dissimulation de la vérité (dans ce dernier cas on parle plus particulièrement de mensonge par omission). Il ne faut pas le confondre avec la contre-vérité, qui désigne simplement une affirmation inexacte, sans préjuger du fait que son auteur le sache ou non. Le mensonge est une forme de manipulation qui vise à fairecroire ou faire à l’autre ce qu’il n’aurait pas cru ou fait, s’il avait su la vérité. En général, le mensonge s’oppose à la véracité (le fait de dire le vrai), à la sincérité ou à la franchise.

L’opposition vérité et mensonge est courante. La vérité étant une notion parfois difficile à définir de manière absolue, la notion de mensonge est elle-même floue. Le dicton toute vérité n’est pas bonneà dire renvoie aussi à l’idée que, peut-être, toute vérité n’est pas bonne à entendre et entraîne ainsi un bon mensonge, au moins par omission.

Morale et religion distinguent traditionnellement quatre sortes de mensonges :

Le mensonge joyeux, énoncé pour plaisanter ou se moquer quelque peu. Il est distingué toutefois lui-même de la simple plaisanterie de circonstance où les deux parties sontde connivence sans ambiguïté sur le fait que l’information mentionnée est fictive : morale comme religion cessent dès lors d’être concernées.

Le mensonge officieux, que l’on énonce pour rendre service à autrui ou à soi-même. Ce mensonge est alors considéré comme plus ou moins grave, selon ce dont il s’agit et en fonction des circonstances qui l’accompagnent. Quand le mensonge officieux necontient aucun élément nuisible, le sage ne le blâme pas chez autrui ; mais il l’évite pour lui-même.

Le mensonge pernicieux, qui a non seulement l’effet, mais le but de nuire à autrui. Ce mensonge parfois nommé par la littérature mensonge malicieux, est naturellement considéré tant par la morale que par la religion comme le plus grave des trois. Ce point est commun aux cultures occidentale etchinoise.

Le « mensonge blanc », qui vise à ne pas heurter autrui mais qui, néanmoins, lui ravit son autonomie ; aussi appelé « mensonge pour ne pas faire de peine ».

Le mensonge peut être inspiré par :

l’amour de soi
la recherche de déstabilisation (qui peut être à des fins dites joyeuses ou pernicieuses)
la peur
le mépris
l’orgueil
la jalousie
la haine
l’égoïsme
l’appât du gain, etc.l’affection
l’amour (pour protéger l’être aimé, également vrai pour l’amitié)
la honte
la gêne

De la vie au roman :

1 comment écrire « une fausse autobiographie »

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Il existe de nombreuses manières de raconter sa vie. Si toutes prétendent à la fidélité, reste encore à savoir comment celle-ci se définit. Fidélité à quoi ? À la vérité intérieure ou à l’exactitude des faits ? Il existeégalement de nombreux genres dans lesquels on peut faire le récit de sa propre existence : journal, autobiographie, mémoires, roman autobiographique. C’est ce dernier que nous allons tenter de définir aujourd’hui à travers l’exemple du Diable au corps de Raymond Radiguet..

3 1. Une forte composante autobiographique

On sait que dans son roman Radiguet s’inspire fortement de sa proprevie.

Il a vécu, à peu près au même âge que son héros-narrateur, et en tout cas précisément aux mêmes dates, une relation amoureuse avec une femme mariée plus âgée que lui et dont le mari était au front. Elle avait d’ailleurs un jeune frère, comme dans le roman.

D’autres éléments vont dans le même sens :

La région où se déroule l’action est celle où Radiguet passa son enfance.
Radiguetétait lui aussi l’aîné d’une nombreuse fratrie.
Il a bien été en contact dans son enfance avec deux petites filles, sœurs, nommées Carmen et Fauvette.
Radiguet, alors à l’école primaire, a bien écrit une lettre d’amour dans laquelle il sollicitait un rendez-vous et cela lui a valu quelques déboires.
Radiguet fut, comme son héros, retiré par ses parents de l’enseignement pour suivre une éducation…