Le resistancialisme
Le mot résistantialisme, avec un « t », a été forgé par l’abbé Jean Marie Desgranges, député du Morbihan de 1928 à 1940, lui même authentique résistant, pour dénoncer « l’exploitation d’une épopéesublime par le gang tripartite à direction communiste » à la page 11 de son ouvrage Les crimes masqués du résistantialisme. Le concept correspond ainsi à une critique des faux résistants à la fin de laSeconde Guerre mondiale, et non pas de la Résistance elle-même.
A partir de 1951, le mot a été utilisé dans les milieux issus du vichysme pour dénoncer l’exploitation politicienne de l’épopée de laRésistance par des partis politiques mais aussi parfois pour dénigrer la résistance elle-même3. Ceci a conduit Pierre Laborie à s’interroger sur l’itinéraire de ce mot venu des milieux hostiles à larésistance et devenu « un support conceptuel du rapport des français à cette même résistance » : quelles sont les raisons qui ont fait d’une hypothèse plausible, mais discutable, une vulgate inlassablementreprise comme une certitude ?.
apres la guerre :
Cette notion de mythe résistancialiste a été utilisée en 1947 pour contrer l’offensive mémorielle communiste dans le cadre d’une guerre froidequi se mettait en place et qui divisait les Français.
Selon Pierre Laborie, « La référence de Rousso au résistancialisme renvoie aux reconstructions mémorielles qui auraient installé une visionrassurante des années noires: minoration de l’emprise de Vichy sur la société et vision complaisante de la résistance assimilée à la nation alors qu’elle n’était qu’un phénomène minoritaire »
situation :À la fin de la guerre, la France, bien qu’ayant perdu la guerre contre l’Allemagne en un mois, fait partie des nations vainqueurs. La création du GPRF par de Gaulle, qui rassemble les tendancespolitiques qui ont participé à la Résistance, principalement les gaullistes et les communistes, ainsi que la vague d’épuration qui a suivi la Libération (environ neuf mille morts) contribuent à…