Le romantisme
Le romantisme commence en Allemagne, Novalis en définit le programme dès 1798 : « Le monde doit être romantisé. Ainsi on retrouvera le sens originel. […] Quand je donne aux choses communes un sensauguste, aux réalités habituelles un sens mystérieux, à ce qui est connu la dignité de l’inconnu, au fini un air, un reflet, un éclat d’infini : je les romantise »[1].
En France on a donné le nomde romantisme au grand courant littéraire qui a commencé aux environs de 1820 et s’est poursuivi jusqu’aux alentours de 1850, pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet. Ce nom désigne un artoù l’imagination et la sensibilité prédominent sur tout autre faculté de l’esprit. Plus généralement, il évoque des formules diamétralement opposées à celle de l’art dit classique des XVIIe et XVIIIesiècles.
La définition du romantisme, c’est d’être « indéfinissable », écrit la duchesse de Duras en 1824[2].
Le mot romantisme n’a pris ce sens précis que tardivement. La crise romantique de lalittérature française n’est qu’un des aspects tardifs d’un mouvement bien plus général, qui s’est fait sentir dans l’Europe. Comme la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Russie ont eu leurs romantiques,et au nom de Hugo répondent ceux de Byron, de Novalis et de Pouchkine. L’art pictural n’est pas moins concerné que la littérature avec Delacroix, David d’Angers, et la musique avec Berlioz, Wagner.Baudelaire a proposé sa définition du romantisme au Salon de 1846 : « Le romantisme n’est précisément ni dans le choix des sujets ni dans la vérité exacte, mais dans la manière de sentir. Ils l’ontcherché en dehors, et c’est en dedans qu’il était seulement possible de le trouver. Pour moi, le romantisme est l’expression la plus récente, la plus actuelle du beau. Il y a autant de beautés qu’il ya de manières habituelles de chercher le bonheur. La philosophie du progrès explique ceci clairement; ainsi, comme il y a eu autant d’idéaux qu’il y a eu pour les peuples de façons de comprendre…