Le thyrse baudelaire
Le thyrse: aide à l’explication.
Baudelaire conclut ses Paradis artificiels, en évoquant le thyrse dont a parlé Thomas de Quincey à la fin de ses Mémoires d’un fumeur d’opium:
« Le sujet n’a pasd’autre valeur que celle d’un bâton sec et nu; mais les rubans, les pampres et les fleurs peuvent être, par leurs entrelacements folâtres, une richesse précieuse pour les yeux. »
Javelot environnéde pampre et de lierre, prolongé d’une pomme de pin, que portaient les bacchantes, adoratrices et prêtresses de Dionysos.
Le poème est dédié à Liszt. Il y a deux autres poèmes dédiés dans leSpleen: « la corde » à Monet, mais c’est parce que l’histoire racontée est arrivée à Monet. Le dernier, « les bons chiens », est dédié à Joseph Stevens, uniquement parce qu’il peignait des chiens.
Ce poèmeest le seul qui soit authentiquement dédié à quelqu’un puisque le thyrse est à l’image de Liszt. On peut penser que la vague homophonie (vaguement en chiasme, ce qui n’est pas sans intérêt pour cetexte) entre les deux mots permet le rapprochement.
Baudelaire le connaît. Il y a une relation assez intime entre eux. Liszt sera le beau père de Wagner, dont Baudelaire sera un admirateur et auquel ilconsacrera plusieurs articles.
Dionysos est élevé par des nymphes, les Hyades, transformées en étoiles par Zeus, étoiles qui apportent la pluie quand elles se rapprochent de l’horizon. Sa mèreSémélé, meurt de voir Zeus manier la foudre. Dionysos est né du feu et a été élevé par la pluie. Et Dionysos et le thyrse préparent au thème du dédoublement.
Il faut montrer qu’il y a un dédoublementsystématique:
1°) dédoublement de l’objet lui-même.
Le bâton / la végétation. Le mot « bâton » a de nombreuses occurrences, renforcées par « perche » et « tuteur ». La dimension florale est dans « des tigeset des fleurs », les « corolles », « les fleurs et les pampres », « les fleurs ». Il faut commenter le chiasme de la fin du premier paragraphe: fleurs, pampres, bâton / bâton, pampres, fleurs. Le…