L’eldorado de candide

Texte 3, L’Eldorado, Candide de Voltaire

Eldorado: Nom espagnol signifiant le pays de l’or. C’est une contrée fabuleuse imaginée par les conquistadores du XVe et XVIe siècles. Il vont la rechercher en partant du Pérou et ne vont jamais la trouver.

Introduction

Voltaire va faire de l’Eldorado une utopie dans laquelle un régime politique gouverne un peuple heureux. Nous sommes auchapitre 17 qui constitue une parenthèse reposante dans l’œuvre où la tolérance, la liberté et la science des valeurs chères à Voltaire sont mises à l’honneur. Il apparaît comme un paradis faisant écho à la Baronnie du chapitre 1.

Ce texte narratif extrait du chapitre 17 met en scène Candide et son valet, Cacambo, parvenus à un lieu paradisiaque qu’est l’Eldorado. A travers ce texte qui s’apparenteà un roman d’aventures, nous étudierons les trois thèmes que Voltaire évoque. Tout d’abord la philosophie de Pangloss a l’abandon à la Providence. Puis l’épreuve symbolique ou le Mal. Pour finir, les valeurs nouvelles propre à l’Eldorado.

I- La philosophie de Pangloss ou l’abandon à la Providence

Dès la ligne 1 nous avons la présence des personnages principaux: Candide et son valet Cacambopuisque poursuivit par l’Inquisition Candide à du fuit et c’est Cacambo qui joue ici le rôle d’adjuvant, et Voltaire le met sur le même plan que la vieille (ligne 1 et 2); l’adverbe toujours venant accentuer la caractéristique du personnage: il est celui qui sait toujours faire face aux difficultés par sa joie, son sens pratique et contrairement à Pangloss, sa connaissance de la vie ne décale pasd’un système philosophique abstraire mais sur de l’expérience vécue. Dès la ligne 1, il se sert donc de moteur de fiction puisqu’il relance l’action au moment où tout paraît bloqué en poussant son maître au départ. Les verbes majoritairement au passé simple (sauf dans les discours directs) s’inscrivent bien dans le récit permettant d’exprimer l’enchaînement des actions (lignes 11 »ils voguèrent »).A la ligne 4, la présence du canot vide constitue à la fois un appel à l’aventure et une invitation à poursuive l’enquête philosophique de Candide.
Ce nouveau départ et la joie qui l’accompagne sont traduits par le rythme de la phrase présentant des verbes d’actions lignes 4 et 5 « emplissons, jeton » verbes à l’impératif, et par la ponctuation exprimant l’enchaînement des actions, leur rapiditéet la détermination du personnage.
Dans ces quelques lignes se trouvent réunit tous les traits de caractères de Cacambo: premièrement la prévoyance afin de ne pas mourir de faim; ligne 2: de cocos; puis le goût de l’aventure et l’excès ligne 5 « jetons-nous » et enfin l’optimisme et son bon sens avec la certitude de trouver un lieu d’accueil « une rivière mène toujours à quelque endroit habité »ligne 6. Quant à la dernière phrase du discours direct de Cacambo ligne 7 et 8 « si nous ne trouvons pas des choses agréables, nous trouverons du moins des choses nouvelles », elle apporte la clé du personnage: il est curieux de tout et attiré par la nouveauté avec laquelle il s’adapte avec souplesse. Cacambo contraste avec son maître Candide qui est prisonnier à cause de la vision trop dogmatiquede Pangloss faisant preuve d’immobilisme. Cette abandon spontané au hasard dont fait preuve Cacambo est immédiatement transformé par Candide en abandon à la providence puisqu’à la ligne 6 « laissons nous aller au courant » il répond ligne 10 « recommandons-nous à la Providence. » . Il est intéressant de noter que ce que Candide nomme abandon à la Providence n’est en réalité que la mise en œuvredu bon sens de Cacambo : il y a un bateau, montons dedans et avançons. Implicitement, Voltaire encourage l’action au détriment de la passivité et enfin l’invitation à se recommander à la Providence confirme que pour Candide il n’y a pas du hasard mais une intention supérieure et divine qui préside au cours des évènements ainsi que le lui a enseigné Pangloss.

II- L’épreuve symbolique ou le Mal…