L’érythropoïetine

I- Qu’est-ce que l’érythropoïétine ?
1)Présentation:
L’érythropoïétine (EPO) est un facteur de croissance hématopoïétique qui stimule au niveau de la moelle osseuse la production et la maturation des globules rouges. On distingue l’EPO endogène, normalement produite par l’organisme, et l’EPO de syhthèse, fabriquée en laboratoire:
-EPO endogène: L’EPO appartient à la famille des cytokines(facteur physiologique de croissance); c’est une glycoprotéine de 165 acides aminés et de masse moléculaire 30400 Daltons, elle est principalement produite par le rein (90%) au niveau des cellules péritubulaires et le foie (10%) et est véhiculée par voie sanguine vers les cellules cibles de la lignée érythrocytaire. Le gène de l’EPO est situé sur le chromosome 7. Elle existe à l’état circulant sousplusieurs formes qui diffèrent par leurs pourcentages de glycosylation: la partie protéique de la molécule est toujours la même, ce sont les groupes de sucres (oligosaccharides) qui lui sont associés qui sont variables.
La production rénale d’EPO est régulée par la concentration tissulaire en oxygène, la sécrétion d’érythropoïétine est stimulée en particulier par un état d’hypoxie tissulaire.D’autres facteurs stimulants peuvent intervenir, en particulier l’hormone de croissance.
La demi-vie de la molécule est voisine de 5 à 6 heures; la dégradation de l’EPO s’effectue au niveau du foie et on peut considérer que moins de 10% de l’érythropoïétine sécrétée par un sujet adulte sain est éliminée par les urines.
Le taux sérique moyen d’EPO endogène chez un sujet adulte sain est voisin de 10 à 20mUI/ml (UI=Unité internationale).
-EPO de synthèse: Il existe une érythropoïétine humaine de synthèse (érythropoïétine humaine recombinante ou rHuEPO), fabriquée par les méthodes du génie génétique depuis 1983, et commercialisée depuis 1986 (noms génériques: Erantin, Eprex, Erypo, Recormon, Epogen, Marogen, Hemax, Globuren).
La rHuEPO est trés difficile à caractériser par rapport à l’EPOnaturellement produite par l’organisme, les différences éventuelles ne portant que sur la partie variable de la molécule endogène (oligosaccharides).
La rHu EPO est prescrite aux insuffisants rénaux sous rein artificiel (hémodialysés), aux nouveaux-nés prématurés, dans le traitement de divers types d’anémies (chez des malades cancéreux et/ou atteints du Sida), ou en préalable à certaines interventionschirurgicales lourdes; elle est administrée aux patients en injections intra-veineuses ou sous-cutanées.

En effet, l’EPO est une cytokine intervenant dans le contrôle, la différenciation et la survie des cellules précurseurs des globules rouges. Il s’agit donc d’un régulateur hormonal naturel fondamental (les conditions d’anémie ou d’hypoxie tissulaire étant des stimuli de sa production ; cequi se traduit par une augmentation de l’hémoglobine, des réticulocytes et de l’hématocrite) permettant d’assurer une érythropoïèse correcte chez les êtres vivants ; ce qui est indispensable pour assurer l’oxygénation correcte des tissus.
Pendant l’érythropoièse, les cellules souches se différencient en précurseurs érythroides notamment par l’exposition à l’interleukine 1. Puis, leurdifférenciation en Burst Forming Unit-Erythroid (BFU-E) et en Colony Forming Unit-Erythroid (CFU-E) qui en dérivent, est principalement médié par l’interleukine 3 et le granulocyte macrophage-colony stimulating factor (GM-CSF). Les récepteurs à l’EPO apparaissent au stade BFU-E et surtout CFU-E. L’EPO va entrainer , en un minimum de 7 jours, leur différenciation jusqu’au stade érythroblaste (où les récepteursà l’EPO disparaissent).
D’autres propriétés de l’EPO sont encore à l’étude. Ainsi, on vient de mettre en évidence que l’EPO aurait un effet trophique sur les neurones cholinergiques du système nerveux central, s’opposant à la mort de certaines cellules nerveuses. Et l’activité de l’extrémité des neurones moteurs innervant les muscles est accrue chez l’animal lors d’un apport localisé…