Les animaux n’ont ni passion ni conscience

La passion au sens générale du terme manifeste la présence d’une intériorité propre qui me permet d’agir selon mes dispositions et non selon les circonstances extérieures. Cette intériorité est ce qui me permet de me dissocier du monde et de le considérer comme véritablement extérieur. Or la conscience se définit par une mise à distance par laquelle je ne coïncide pas avec ce qui m’entoure. Ainsic’est parce que j’ai des passions, une intériorité, que je peux me distinguer du monde et m’en mettre à distance, ce qui correspond à la conscience. Cette définition de la conscience correspond à la conscience directe ou immédiate. Si elle n’est pas présente chez les animaux tous les hommes semblent en revanche la posséder. Elle n’est pas pour autant innée.
Il ne s’agit pas de discuter le faitque l’animal n’a pas de passions. Du reste l’auteur reste prudent quant à cette affirmation. Il faut montrer pourquoi, s’il na pas de passion, il n’a pas non plus de conscience. Ne pas avoir de passion, c’est ne pas avoir d’intériorité autonome. Il semble pourtant que l’animal ne se réduise pas à un simple objet qui serait déterminé de façon mécanique par les forces de la nature. Il est mu par unsavoir naturel propre à son espèce. Ce savoir manifeste la présence d’une intériorité. Pour autant celle-ci n’est pas véritablement distincte du monde extérieur.

L’animal est en fait régi par l’instinct qui est une donnée naturelle qui lui permet de s’adapter à son milieu. Il fait en quelque sorte corps avec lui car ce qui est inscrit dans ses gênes correspond aux lois naturelles. Il n’y a doncpas de différence entre l’intérieur et l’extérieur. De ce fait l’animal n’a pas non plus conscience. La conscience se présente en effet comme la capacité à se mettre à distance du monde et à ne pas subir les injonctions extérieures. Elle est capacité de dire non ou de résister. Or ne disposant pas d’intériorité autonome, l’animal se trouve dans l’incapacité d’agir suivant les affections qui sontles siennes ou encore de se rebeller.
Remarquez que ce qui se fait par l’homme… Il ne sait plus alors ce qu’il fait : La présence des passions ne suffit pas pour être conscient. Elle constitue même un obstacle à la prise de conscience véritable qui consiste à savoir ce que je fais et à être maître de mes actions. L’homme qui subit son intériorité et ses émotions est ainsi dépourvu de consciencedans la mesure où il ne se reconnaît pas comme le véritable auteur de ses actions. Cela signifie que la conscience n’est pas seulement conscience perceptive par laquelle nous nous dissocions du monde, elle doit aussi être conscience morale par laquelle nous sommes responsables de ce que nous faisons autrement dit nous sommes véritablement les auteurs de nos comportements et non simplement lesagents ou les jouets.
Passion=patio=pâtir=subir. Elle s’impose à nous sans qu’on le veuille comme une force étrangère et nous conduit parfois à regretter nos actes, autrement dit, à ne pas nous reconnaître en eux. Ainsi, on ne peut être responsable, on ne peut répondre de nos actes et être pleinement conscient. Reste à montrer le rapport en responsabilité et conscience. Etre conscient, c’est semettre à distance de ses actions et de soi-même pour s’en considérer comme l’auteur. Je me regarde faire et peux affirmer que c’est bien moi qui ai fait l’acte en question. Ainsi je suis en mesure de répondre de ce que je fais. Dès lors être conscient, ce n’est pas seulement agir de façon spontanée et irréfléchie. C’est en toute circonstance se considérer à l’origine de ses actes et être capable d’encontrôler les motivations.

Ce & montre non seulement que l’homme n’est pas toujours conscient de ce qu’il fait mais précise encore les différentes définitions que recouvre la conscience.
A ce niveau d’analyse, nous posons que pour être conscient, il faut non seulement se mettre à distance du monde, mais encore se mettre à distance de ses propres motivations afin d’être assuré qu’elles sont…