Les microcredits au maroc

Le secteur du micro-crédit au Maroc
Actualisation au 26 mars 2003
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Bien que de développement récent, le micro-crédit répond à un véritable besoin au Maroc en raison de l’existence d’un important secteur informel. Il est à ce titre un réel succès et représenterait la moitié du marché dece secteur dans la région MENA. Parmi la douzaine d’intervenants au Maroc, deux associations ont à ce jour passé la barre des 50 000 clients actifs et réalisent ensemble plus de 50% du marché local. Les priorités de la fédération professionnelle nationale est d’œuvrer pour obtenir l’élargissement des champs d’intervention et pour sensibiliser le secteur financier local et les bailleurs de fonds aurefinancement des associations de micro-crédit.

I-

Le contexte socio-économique et réglementaire
La population marocaine compte 30 millions d’habitants. Le cinquième de cette population vit sous le seuil de pauvreté et globalement la moitié survit juste au-dessus de ce seuil. Dans ce cadre, la micro-entreprise occupe 60% de la population active, soit six millions de personnes. Cettemicro-activité, le plus souvent informelle, n’est par définition pas irriguée par le secteur bancaire classique qui se limite au secteur formel. Le micro-crédit est donc ici parfaitement adapté aux besoins d’un large réseau de très petites entreprises. Le secteur du micro-crédit, réglementé en 1999 par le dahir n°1-99-16, fixe le montant maximum des prêts à 50 000 dirhams (? 5000 euros). La collecte del’épargne est interdite et les institutions de micro-finance (IMF) doivent produire des comptes prévisionnels démontrant leur viabilité à l’horizon de cinq ans à partir de leur autorisation de fonctionner. En outre, le périmètre d’intervention des IMF est limité aux activités productives et de services. Le financement de l’immobilier, du secteur de l’énergie, des activités de consommation estexclu du champ d’action du micro-crédit, même si des dérogations, concernant par exemple l’électrification rurale, ont pu être obtenues. Les IMF sont regroupées au sein de la Fédération Nationale des Associations de Micro-Crédit (FNAMC) qui a tenu, le 3 janvier 2003, son premier conseil consultatif du micro-crédit, au cours duquel ont été approuvés, en présence du ministre des finances et de laprivatisation, les statuts de la fédération.

II –

Les acteurs du micro-crédit
L’essor de la micro-finance au Maroc date du milieu des années 1990 et devient particulièrement dynamique au cours des années 2000. Aujourd’hui le secteur compte une douzaine d’intervenants qui, depuis leur apparition, ont distribué un total de prêts supérieur à 400 millions de dirhams (? 40 millions d’euros) aubénéfice de 200 000 clients. Les prêts sont essentiellement urbains (86%) et le taux de remboursement atteint 99%. Deux associations dominent le secteur réalisant à elles seules plus de la moitié du marché, avec chacune plus de 50 000 clients actifs sur la base d’une

AMBASSADE DE FRANCE AU MAROC – MISSION ÉCONOMIQUE DE RABAT

Le secteur du micro-crédit au Maroc

26/03/2003

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stratégie de couverture nationale. Il s’agit de : AL AMANA : Elle a été créée en 1997, avec l’aide technique de l’ONG américaine VITA. Autonome depuis 2002, AL AMANA est actuellement en tête de marché (elle en détient le tiers) et opère dans la plupart des villes du Maroc. Elle dispose de près d’une centaine de points de représentation à travers le royaume et emploie plus de 300personnes. A fin juin 2002, son portefeuille portait un encours de prêts de 13 millions d’euros, au bénéfice de plus de 73 000 emprunteurs (soit un montant moyen par client de 178 euros), essentiellement des commerçants et des petits artisans n’ayant pas accès au crédit bancaire classique. Son activité est bénéficiaire. Son développement, au départ basé sur des fonds publics, est aujourd’hui refinancé…