Les origines de l’impressionnisme (1859).
Monet, parisien de naissance, avait passé sa jeunesse au Havre. Son adolescence se déroula davantage sur les falaises ou dans l’eau qu’en classe. Il s’amusait à décorer ses cahiers des caricatures de ses professeurs. Il acquis rapidement une telle habileté qu’il devint célèbre dans toute la+ ses portraits de tous côtés. Ainsi lui vint une idée qui scandalisa sa famille : faire payer ses dessins.S’étant alors doté d’une certaine réputation, Monet vit bientôt ses travaux accrochés à la vitrine de l’unique encadreur du Havre. Mais une chose le chagrinait : des portraits devaient voisiner avec “d’affreuses marines”. Un jour, entrant chez l’encadreur, Monet fit la connaissance de l’auteur de ces marines, c’était Eugène Boudin. Les deux hommes, malgré une certaine réticence de la part deMonet, devinrent amis et échangèrent quelques conseils. Boudin, quelques années auparavant, avait lui même tenu la boutique d’encadrement au Havre, il avait ainsi côtoyé quelques grands maîtres qui étaient ses clients tel Couture, mais aussi Millet à qui il faisait corriger ses propres toiles. Dès lors, Boudin décida de devenir peintre, vendit sa boutique pour partir copier des tableaux au Louvre.Cependant, il refusa toujours de se soumettre aux règles des ateliers et préféra les études en plein air. “Tout ce qui est peint directement sur place, disait il, a toujours une force, une puissance, une vivacité de touche qu’on ne retrouve pas dans l’atelier”. A l’heure où les Réalistes ne faisaient que des croquis sur le motif, lui travaillait déjà totalement en plein air.
Et c’est au contact deBoudin que Monet décida à son tour de devenir peintre. Ainsi il se retrouve à Paris au printemps 1859 où on lui conseille bien évidemment d’entrer dans un atelier, ce à quoi il préféra les brasseries. Afin d’obtenir quelques subsides de la part de ses parents hostiles à une carrière de peintre, il accepta cependant de s’inscrire dans un atelier, mais il n’y mit pratiquement jamais les pieds. Il futégalement membre de l’Académie Suisse (du nom de son propriétaire). C’était simplement un lieu de rencontre de “marginaux”. C’est là que Monet rencontra Pissarro qui travaillait alors dans le style de Corot. (Fin 59, Monet part à l’armée).
Manet de son côté, alors élève de Couture, eut deux toiles acceptées au Salon de 1861 dont un portrait de ses parents. Certes ses peintures se démarquaientdes grandes ouvres académiques par la vivacité des coloris, entre autre, mais on pouvait y reconnaître l’influence de Goya et de Vélasquez. Grâce à ce premier succès, Manet obtint une bonne réputation et une place enviable parmi les jeunes gens d’avenir qui prirent l’habitude de se réunir chez leur nouveau maître. Manet se lia d’amitié avec Degas alors préoccupé par les compositions historiques.Dans les premières semaines de 1862, Courbet, à la demande pressante du groupe, ouvrit un atelier qui fit grand bruit : on pouvait venir y voir poser des paysans avec leurs bœufs et leurs chevaux. Courbet allait et venait d’un chevalet à l’autre parmi les gamins du quartier venus en curieux. Mais, très vite, Courbet en eut assez “d’enseigner” et, dès le mois d’avril, l’atelier se dispersa.
En1863, Monet et Bazille avaient passé les vacances de Pâques à Chailly, village situé au bord de la forêt de Fontainebleau, non loin de Barbizon. Ils avaient ainsi réalisé de concert quelques études d’arbres et de rochers. Bazille qui partageait son temps entre la peinture et ses études de médecines, laissa Monet poursuivre seul ses recherches. Bientôt, les futurs Impressionnistes rencontrèrent lesRéalistes de Barbizon, mais, bien que très admiratifs de leurs aînés, ils se mirent à travailler totalement en plein air comme Boudin le leur avait enseigné. Sur les conseils de Diaz, Renoir éclaircit sa palette. On l’a vu, le Salon des Refusés en 1863 suscita l’orage de la part des visiteurs. Bien sûr, il attira un public plus nombreux que le Salon officiel, mais celui ci vint davantage pour se…