Les procédés comiques dans la farce au moyen-age
Au Moyen Age, la farce doit provoquer spontanément le rire d’un public populaire rassemblé en plein air un jour de foire. Elle ne s’embarrasse donc pas de subtilités et utilise cequ’on appelle les » grosses ficelles » de la comédie.
I. Le comique de caractère repose sur deux procédés essentiels : (1) la caricature grossit les traits de caractère d’unpersonnage pour le ridiculiser (par exemple, dans La Farce du cuvier, la femme apparaît comme un tyran domestique). (2) La rencontre de personnages aux caractères opposés engendre unesituation conflictuelle (par exemple, dans La Farce du cuvier, Jacquinot apparaît comme un » jehan » (un nigaud) victime d’une » vesse » (une bougresse).
II. Le comique de mots semanifeste dans les jeux de mots, les effets de style (exagération, répétition), le niveau de langue familier, les maladresses et les incorrections syntaxiques. Par exemple, dans La Farce ducuvier, mari et femme échangent des compliments : » Ce linge est sale. Il sent […] l’odeur de votre bouche ! «
III. Le comique de gestes repose sur les gifles, les coups debâton, les chutes, les mimiques, les disputes, les poursuites, les dissimulations. Le public est ravi de ces gesticulations. Par exemple, dans La Farce du cuvier, Jacquinot reçoit en pleinvisage les langes souillés de l’enfant ( » Je vous ruray tout au visage ! « ) et le rire éclate !
IV. Le comique de situation se développe sur un malentendu, dans un stratagème misen place pour nuire à un personnage, lors d’un renversement inattendu de situation, à chaque fois en fait qu’un personnage se trouve dans une posture inhabituelle, absurde ouembarrassante, dont il ne parvient pas à se relever. Par exemple, dans La Farce du cuvier, on assiste à une soudaine inversion des rôles lorsque la femme de Jacquinot tombe dans le cuvier.