Les yeux baissés
Une jeune fille de dix ans vit dans un village marocain. Celui-ci se trouve éloigné de toute civilisation, la pauvreté y est très présente. La foi musulmane fait tenir les gens debout et leur donne toujours de l’espoir. Ils font appel à Allah dans tous leurs faits et gestes. Tout est voulu par la volonté de Dieu, celui-ci est l’explication à tout événement. Le climat du village est méditerranéen,doux et plutôt sec en hiver, aride en été. La sécheresse est souvent présente et l’eau manque en abondance. Au village, il ne restent plus que les vieillards, les femmes et les enfants; les hommes étant partis à l’étranger chercher du travail et une vie meilleure. C’est le cas de la narratrice dont son père est parti dans un pays que son frère Driss appelle « Lafrance ». Tous deux sont éduquéspar leur tante Slima. Leur mère est souvent
chez ses parents. La situation avec sa tante est exécrable : Slima est une sorcière, elle incarne le mal et la cruauté. Un été, Driss tombe malade, Slima s’en occupe à peine, on pourrait croire qu’elle veut la mort de son neveu, et de sa nièce en même temps.
La narratrice est intéressée dès son plus jeune âge par la littérature, l’apprentissage, lanature, le monde extérieur en général. Elle cherche tout le temps à savoir plus, à tout connaître. Un jour, elle va se déguiser en garçon avec les habits de son frère pour aller à l’école coranique, la seule école du village où seuls les garçons ont le droit d’aller. Le fqih de l’école était aveugle, il remarqua directement la voix aigue de la fillette, il dit alors : « Aveugle, certes, mais pas bête…Les femelles, je les repère, elles sentent mauvais… Continuons… ». La narratrice veut, à partir de ce moment, aller à l’école plus que tout au monde. Pas à cette école-là mais à une école d’où sortent ingénieurs, professeurs, pilotes… Elle est éduquée dans la religion et est considérée comme presque inutile aux yeux du village, c’est une femme, elle n’a d’utilité que pour les enfants et lesanimaux ! Leur père leur envoie parfois des lettres, la narratrice essaie de les lire et invente une lecture à sa grand-mère. Elle ne parle que le berbère, ce qui est encore différent de l’arabe, elle ne sait ni lire ni écrire.
Elle est rêveuse et va s’isoler dans une grotte de la montagne pour échapper aux crises d’hystérie de sa tante. Elle y a créé un monde imaginaire : toutes les personnes quil’entourent sont représentées sous forme de cailloux plus ou moins grand. Son frère la suit un jour, dès lors elle partage ses rêves avec son frère et lui a donné une endroit de la grotte pour créer ses rêves à lui aussi.
Elle découvre son corps et se sent changer, l’adolescence approche et elle commence à affirmer ses idées. Sa tante l’énerve plus que tout, celle-ci est perfide, sournoise, presquemaléfique; elle va lui tendre un piège pour l’humilier face au village, pour lui montrer que ce n’est pas elle qui contrôle tout. Elle va donc élaborer un plan : pour aller faire ses besoins, Slima était obligée d’aller dans une fosse, elle y introduirait des rats capturés à l’avance, affamés et hostiles. Le soir de l’acte, celui-ci se passe à merveille, Slima est à terre, humiliée, sentant l’urine etles excréments. Son frère Driss est introuvable et c’est lui qui passe comme coupable aux yeux de Slima. Elle rentre dans un état incroyable : durant des jours elle ne sortait pas de sa chambre et quelques fois ouvrait sa porte pour insulter le village et sa famille qui l’a trahie. La crise étant plus ou moins passée, elle décide de se venger et un soir empoisonne Driss qui mourra. Leur pèrerentre alors de France et ils décident d’émigrer tous les trois en France, à Paris. La mort de Driss a redonné à son père de la force et de l’énergie, il reste certes analphabète mais a décidé de ne plus exécuter des travaux sans réfléchir. Le temps d’obtenir les papiers nécessaires et ils quittent leur village natal. Slima pleure et invente des mensonges aux pieds de son frère mais celui-ci…