L’esclavage moderne
Des jeunes venues d’Afrique pour être exploités en France
Esclavage moderne
samedi 5 août 2000 / 1 réaction
Elles viennent pour la plupart d’Afrique. Certaines n’ont pas quinze ans lorsqu’ellesarrivent en France. Là, elles travaillent comme bonnes à tout faire chez des couples qui les font trimer, parfois sept jours sur sept, pour rien ou presque. Selon le Comité contre l’esclavage moderne,elles seraient plusieurs milliers dans ce cas en France. Mais ce nouvel esclavage domestique est d’autant plus difficile à évaluer et à combattre qu’il s’exerce à l’abri des regards, dans le huis-closdes maisons.
» Au moment de la création de l’association en 1994, personne ne se doutait de l’ampleur du phénomène, se souvient Marc Béziat, secrétaire général du Comité contre l’esclavage moderne.Au départ, quelques cas ont été signalés, essentiellement dans la communauté malgache, et puis avec les commémorations du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage en 1998, on a eu une cascadede témoignages. Au total, jusqu’à présent, nous avons reçu plus de 200 signalements. Mais on estime que le nombre de victimes doit se situer entre trois et cinq mille en France. «
Les victimes, cesont pour la plupart des jeunes femmes – des cas concernant des garçons existent, ils sont cependant rares -, qui viennent essentiellement d’Afrique, et plus précisément d’Afrique de l’Ouest pour prèsde la moitié d’entre elles. Une fois arrivées en France, le scénario est pour toutes à peu près le même : leurs papiers d’identité confisqués, elles sont séquestrées, astreintes à un travail incessant.Ménage, courses, cuisine, enfants, les tâches s’enchaînent, fréquemment entre 15 et 18 heures par jour, sans repos ni vacances, sans rémunération non plus, ou alors dérisoire.
Leurs conditions devie sont cauchemardesques : beaucoup dorment à même le sol, et Marc Béziat rapporte » des cas de jeunes victimes enfermées dans des caves, d’autres obligées de se laver dans les toilettes « . A cela…