Litterature
La condition humaine et les rapports familiaux dans « Fin de partie »
Dans « Fin de partie » Beckette priviligie le thème de la condition humaine basée sur le tragique de l’existence. Dans cette pièce le dramaturge exprime son angoisse par rapport à un monde absurde dans lequel l’homme se trouve délaissé, abandonné et vit au milieu de sa propre solitude (personnages seuls moralement, pasphysiquement). De cette façon Beckett met l’idée de l’absurde au coeur de la pièce pour mettre en relief une vision pessimiste de l’existence dépourvue d’essence et l’échec de toutes tentatives humaines dans ce monde dérisoire dépourvu de sens. L’idée de l’absurde montre aussi l’être humain confronté à sa condition marquée par la souffrance.
Dès l’exposition de « Fin de partie » Beckettmet en relief l’idée de l’absurde et du tragique de la condition humaine. Nous sentons une sensation de vide et d’absurdité de tout à cause d’un intérieur vide et grisâtre. En effet, le décor est présenté comme un intérieur vide et sans meubles sous une lumière grisâtre. Cette scène initiale montre un décor sans vie, dépressif car le gris prédomine. On ne sait pas où se placer, on se sent mal àl’aise, on a l’impression d’être coincé dans un univers qui n’a pas vraiment de signification. Ce sont aussi des sentiments d’enfermement et de solitude que nous pouvons ressentir. Les personnages sont figés dans cet « intérieur sans meubles », ils ressemblent à des prisonniers dans cet espace fermé et gris qui n’a que deux fenêtres. On voit sur scène 4 personnages qui incarnent l’idée de l’absurde.Hamm est paralysé, paraplégique et aveugle, il occupe le centre de la scène. Clov est son serviteur et fils adoptif qui souffre aussi de ses jambes. Hamm et Clov entretiennent une relation étrange où l’un vit grâce à la présence de l’autre. Clov affirme vouloir quitter Hamm mais il n’a le courage de le faire. Les deux s’utilisent l’un l’autre pour combler le vide du quotidien. Nous avons aussi surscène Nagg et Nell, les parents de Hamm, deux infirmes enfermés dans des poubelles. Cette atmosphère vient nous montrer que l’existence de ces personnages est dépourvue de sens et d’espoir. Et la première réplique dans « Fin de partie », celle de Clov, le démontre : “Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir” qui peut être interprétée comme la fin du supplice de vivre, c-à-d la fin dela vie. Les personnages ne font qu’attendre cette fin parce que leur existence se trouve inadéquate par rapport au cours normal de la vie. Dans cette attente il semble que le temps n’existe pas :
Hamm: Quelle heure est-il?
Clov : La même que d’habitude.
Hamm: Tu as regardé?
Clov: Oui.
Hamm:Et alors?Clov: Zéro.
Hamm: Tu n’en as pas assez?
Clov: Si!(un temps) De quoi?
Hamm: De ce…de cette…chose.
Clov : Mais depuis toujours.(Un temps) Toi non?
« Cette chose » comme Hamm dit c’est la vie dont il a assez, c-à-d cette phrase traduit son désir de mourir. La monotonie de l’existence laisse l’impression que lespersonnages regrettent d’être nés (p.ex. Nagg pleure assez souvent). Dans ce lieu isolé les personnages ne se rendent pas compte qu’il existe une autre vie, la vie en dehors. Ils sont comme dans un néant où la vie s’écoule: « quelque chose suit son cours » dit Clov. Un néant où le monde a un caractère insignifiant :
Hamm: Clov!
Clov (agacé): Qu’est-ce que c’est?Hamm: On n’est pas en train de…de…signifier quelque chose?
Clov: Signifier? Nous, signifier! (Rire bref) Ah elle est bonne!
Donc dans ce monde vide il n’est pas important si l’existence de l’être humain a une importance ou pas. Et le rire de Clov le démontre aussi. Enfermé dans ce lieu isolé Hamm perd la notion d’espace extérieur et donc il ne peut pas…