L’opinion publique et le sondage
L’opinion publique et le sondage
« C’est de plus en plus l’opinion qui mène le monde » disait Tocqueville, en effet l’opinion publique est présente dans toutes les sociétés et détermine les pensées, les jugements et les valeurs d’une population. Celle-ci à toute son importance car elle répond au discours démocratique de Lincoln « la Démocratie c’est le gouvernement du peuple, pour le peuple,par le peuple » et incite donc le gouvernement à suivre les attentes du peuple. L’opinion publique évolue grâce à l’invention de l’imprimerie au XVe siècle et la naissance du protestantisme qui permet à l’opinion publique de prendre une place importante dans les démocraties. Elle devient une force politique, elle est très utilisée dans ce domaine notamment lors des élections présidentielles, nouspouvons dire que le nouvel élue est dans «un état de grâce» où l’opinion publique lui est favorable. Mais cette opinion peut se retourner contre le pouvoir politique et forcer l’élue à gouverner avec une opinion publique peu favorable. Et nous savons pourtant que l’un des principaux rôles de la politique est de chercher à concilier l’opinion publique. Elle est ce qui ressort des sondages d’opinionsous la forme de statistiques.
Qu’est-ce qu’un sondage et quelles sont ces limites?
Dans un premier temps, nous allons voir ce qu’est l’opinion publique ainsi que le sondage d’opinion pour mieux comprendre son fonctionnement. Puis nous verrons ensuite quelles sont les limites des sondages, par les critiques qu’ils peuvent connaître.
Le sondage d’opinion
A. Son histoire
Laquantification des faits sociaux a de tout temps intéressé les pouvoirs centraux. Au Moyen-Âge, des recensements de soldats et d’habitants étaient effectués afin de lever des armées et de collecter les impôts. En France, les intendants royaux étaient à l’affût de toute information sur les habitants des communes, leurs biens, leurs revenus, mais aussi les éventuelles résistances de la part de certainsindividus. Ainsi, l’administration de Louis XV réalise en 1745 ce qui est considéré comme la première forme des grandes enquêtes d’opinion: Dans ses directives aux grands intendants de province, le contrôleur général explique qu’il s’agit d’établir un état de la richesse et de la pauvreté des peuples des provinces, de dénombrer les garçons sujets à la garde et capables de porter les armes, dedresser l’inventaire des ressources de chaque ville, et surtout, ce qui est nouveau, de «semer les bruits dans les villes franches de votre département d’une augmentation d’un tiers sur le droit des entrées, et de la levée d’une future milice de deux hommes dans chaque paroisse. Vous recueillerez avec soin ce qu’en diront les habitants et vous en ferez mention dans l’état que le roi vous demande» Sila propagation de rumeurs n’est pas un instrument nouveau, le dépôt systématique des effets de leur diffusion par un réseau d’observateurs disséminés dans tout le pays est en revanche inédite. Les cahiers de doléance sont un second exemple de cette «consultation» directe des populations. Mais l’Ancien Régime est dépassé par les millions d’informations recueillies dans ces cahiers en 1789.
Au XIXesiècle, la police développe particulièrement ses activités d’observation, et porte son attention sur les mouvements qui agitent les «classes dangereuses» susceptibles de renverser les régimes en place. Les méthodes quantitatives permettent de s’intéresser notamment au lien entre chômage, pauvreté et criminalité. Il s’agit, «par le calcul, de maîtriser suffisamment les faits sociaux pour éviter decoûteuses révolutions» (Adolphe Quételet, qui pratique la «physique sociale»). Le fait social, ainsi construit, est livré dans la presse à la discussion publique, et porte progressivement sur des sujets de plus en plus variés: la fréquence des actes délictueux, l’alphabétisation, le nombre des cafés, etc.
B. L’introduction des sondages d’opinion en France
En 1938, Jean Stoetzel, agrégé de…