Louise labbé sonnet viii
Introduction :
– Amorce : bref historique et définition du sonnet
– Présentation de l’œuvre et de l’auteure
– Présentation du texte : ce texte est un sonnet lyrique en décasyllabes où l’auteure célèbre l’amour mais aussi le chant amoureux. (on peut problématiser par exemple ainsi : ns ns demanderons ce que la voix lyrique célèbre finalement à travers ce poèmed’amour)
– Annonce du plan :
I/ Une structure rigoureuse
II/ Un poème d’amour
III/ Une célébration de l’expression de soi
(Nous verrons qu’il s’agit d’un sonnet très structuré, célébrant la relation amoureuse, mais surtout en tant qu’inspiratrice de la parole poétique.)
I/ Un sonnet rigoureusement agencé :
1/ Les parallélismes entre quatrains et tercets : dans lasyntaxe ( subordonnée de temps avec accumulation puis brutalité de la proposition principale, rejetée en fin de phrase sur un seul vers,…), et dans le lexique (yeux/voix/main/esprit)
2/ Les oppositions entre quatrains et tercets : dans la syntaxe (opposition « Tant que »/ « Quand » : durée, espoir/ brutalité, désespoir, …ampleur ds les quatrains des subordonnées/ brièveté et rapidité del’enchaînement ds les tercets, « ma voix cassée, ma main impuissante ») dans le lexique (champ lexical de l’amour et de l’expression amoureuse ds les quatrains/ champ lexical de la perte et de la mort ds les tercets)
Ce sonnet est donc structuré très rigoureusement en 2 phrases qui mettent en évidence la nécessité vitale de l’amour.
II/ Un poème d’amour :
1/ Enonciation typique de la poésieamoureuse : adresse à l’être aimé (3 occurrences de la 2ème personne), paré de toutes les qualités, celles-ci demeurant très vagues (toi, tes grâces). Dans la tradition du blason, la femme aimée est idéalisée à travers un éloge ambigü de sa beauté corporelle. Le blason se concentre sur des parties du corps (les cheveux, la peau, les mains etc.) pour en détailler les beautés, ce qui participe en faitd’un processus de réification de la femme (objet offert à la contemplation et à la virtuosité stylistique du poète). Or, dans le poème de Labbé, contrairement à ce qui se passe dans le blason, le corps de l’être aimé n’est nullement évoqué, et le « tu » n’est même pas réifié : tous ses attributs concrets ont disparu, il est simplement évacué, réduit au seul pronom. Au contraire on remarque laprédominance du moi lyrique à travers le corps (yeux, mains), l’esprit, et la parole poétique (je).
2/ le thème de l’amour : champ lexical de l’émotion amoureuse, regret du bonheur et aussi focalisation sur le thème de l’expression amoureuse (épandre des larmes, utiliser la parole, chanter les grâces en tendant les cordes du luth). Les sentiments paraissent intenses et exclusifs à traversl’hyperbole et les négations : « rien fors que toi comprendre », « je ne veux point mourir »
3/ Le thème de la mort : lié à la pensée de la fin de l’amour. Ce thème est particulièrement mis en valeur grâce à la syntaxe et à la chute : brutalité des principales qui encadrent les tercets et qui disent l’appel de la mort, brutalité de l’opposition tant que/ quand, rupture rythmique (structureaccumulative/ brièveté du vers qui suggère l’intensité du désespoir qui laisse sans voix), champ lexical de la dégradation et de la mort avec la rime « tarir »/ « mourir ». La chute est particulièrement dure avec l’effacement du je (facultatif au 16ème) qui signifie bien la mort, l’antithèse hyperbolique qui oppose la mort et le noir au jour et à la clarté, détermination à mourir si l’amour cessemarquée par l’emploi du futur, et allitération en R qui renforce l’effet de la mort d’autant que « jour » rime avec « mortel séjour ».(On peut dire que celui qui était le destinataire du chant dans les quatrains, toi, est comme remplacé par la Mort, personnifiée par la majuscule et invoquée au futur)
Ce sonnet est donc un poème d’amour qui associe la perte de l’amour à la mort. En…